Comme tous les ans, notre association tenait son stand au Forum des associations installé dans le gymnase d’Albens. La commune nous avait remarquablement installés afin que nous puissions présenter toutes nos publications et recevoir le public attiré par les photographies disposées sur des grilles.
De nombreuses personnes se sont arrêtées devant notre stand pour échanger mais aussi pour se procurer quelques numéros anciens qui manquaient à leur collection. Au passage nous en avons profité pour présenter la sortie que nous organisons lors des journées du patrimoine (dimanche 21 septembre). Plusieurs inscriptions furent enregistrées.
Notre exposition de photographies anciennes a été remarquée, plus particulièrement cette vue de la « Grand rue » qui a fourni matière à de nombreuses remarques sur le temps qui passe.
La rue centrale d’Albens vers 1905 (archives Kronos)
C’est une équipe fournie qui a assuré l’installation du stand (transport des revues et des livres, mise en place des panneaux, tirage des flyers…). On y trouvait réunis Annie, René, Marius, Jean-Louis et Bernard, notre photographe attitré, qui trouve que l’équipe est souvent bien plus agitée au moment de réaliser la photographie de groupe.
Une belle réussite qui nous permet toujours de prendre conscience de l’intérêt que nous portent les élus et le public.
Le vendredi 21 novembre, à l’Espace Patrimoine d’Albens, Kronos vous invite à une lecture publique d’œuvre d’Henri Josseron par Bernard Juillet.
À travers la lecture de textes variés concernant les guerres de 14-18 et 39-45, on découvrira un homme à la fois patriote, pacifiste et résistant. Durement éprouvé par la guerre, Josseron sait en montrer le tragique mais n’hésite pas quelquefois à prendre du recul pour philosopher sur l’absurdité des conflits, voire introduire un peu de comique dans la représentation de ses personnages.
Venez nombreux !
Henri Josseron est né en 1888 à Musièges. Il est le second garçon de la famille dont l’aîné François Joseph sera tué à Verdun en 1916. Henri fréquente l’école primaire supérieure de Rumilly avant d’intégrer l’École Normale de Bonneville. Mobilisé de 1909 à 1911, puis rappelé en 1914, Henri Josseron contracte la tuberculose à l’armée ce qui lui vaudra une incapacité permanente et l’empêchera de continuer à exercer son métier. En 1912 il épouse Françoise Dérippe de Saint Sylvestre. En 1920, le ménage qui désire se rapprocher de l’Albanais est nommé à Cusy où Henri exerce très peu de temps avant d’être mis définitivement en congé d’invalidité puis en retraite. Il remplira alors à partir de 1921 les fonctions de secrétaire de mairie. C’est probablement pour meubler ses loisirs forcés qu’il commence à écrire. Ses poèmes et ses nouvelles dont certaines se passent à Cusy mettent en scène les personnages et les coutumes de l’Albanais ancien.
En 1939, installé à Saint Sylvestre, il a la douleur de voir son fils unique Paul tué sur le front. C’est dire que la guerre l’a profondément marqué dans son histoire personnelle et familiale.
Le bureau de Kronos se réunira à l’Espace Patrimoine (177 rue du Mont-Blanc, Albens, 73410 Entrelacs) le 6 octobre à 18h.
Si vous souhaitez en profiter pour venir nous voir, par curiosité ou pour discuter d’un sujet précis, vous êtes bienvenus ! N’hésitez pas à nous contacter.
À l’occasion des journées du Patrimoine 2025, le dimanche 21septembre, l’association Kronos vous propose une promenade patrimoniale au départ d’Albens jusqu’à Orly et Marline, pour une découverte de l’architecture rurale et de la gestion de l’eau.
Départ de l’Espace Patrimoine à 14h (177 rue du Mont-Blanc, Albens Entrelacs)
Prévoir de bonnes chaussures Durée : de 2 à 3 heures (6 à 7 km)
Ce n’est jamais très simple d’essayer de transcrire entre 6 et 7 heures d’entretien même s’il a été enregistré. Cela l’est encore moins quand ces 6 à 7 heures d’entretien concernent une période beaucoup plus longue dans le temps. En réalité, cette opération est très prétentieuse et le risque est grand de ne pas pouvoir retranscrire avec exactitude les propos de « l’interviewé » !
Et pourtant, tout parait si simple quant à se laisser bercer par le récit ! Tout semble clair, vivant, réel… précis ! Et je suis resté passif des heures durant à écouter Gaston Daviet me raconter avec passion tant son expérience professionnelle et ses détails qui en constituent les différentes ramifications, que sa vie de tous les jours depuis soixante-dix ans.
Tire le monde
Gaston Daviet est né le 15 août 1912 à 8 heures et quart à Viuz la Chiésaz, petit village de l’Albanais (814 habitants, au dernier recensement(1)) situé au pied du Semnoz. Il a été mis au monde, comme beaucoup d’enfants à cette époque par madame « tire le monde » synonyme de nos jours de sage-femme !! Ce n’est rien de le dire encore faut il voir le regard satisfait de Gaston Daviet qui n’a pas l’air de se plaindre d’être né sur place alors qu’aujourd’hui on s’entoure de toutes les garanties pour que la parturiente puisse transmettre la vie dans les conditions de sécurité les plus grandes.
À la question : votre grand-père était-il italien ou piémontais ? La réponse est catégorique : non sarde !
1950, le personnel de la scierie en promenade au Semnoz
Viuz-la-Chiésaz
À l’origine, il existait deux villages : Viuz et la Chiésaz. Nous vous renvoyons par curiosité à l’article paru dans notre précédent numéro relatif à un violent orage qui s’est produit en 1785 et dont le récit a été fait par I. Gonard. Un des témoins de cette perturbation atmosphérique était natif et habitant de « Vieux la chaise ».
Il se souvient, petit, avoir entendu une version de l’histoire du nom du village. Il y a fort longtemps, le village le plus puissant était Chiésaz. Puis Viuz s’est développé. Le curé avait d’ailleurs arrêté d’aller à la Chiésiaz. Puis, finalement, les habitants avaient demandé au curé de réciter la messe uniquement pour la Saint-Jean.
La vogue de Viuz était en décembre à la St-Étienne. Notre témoin se souvient avoir fait souvent les deux vogues et les gens dansaient à l’intérieur d’une grange.
Les deux villages étaient réunis lorsque se déroulaient les fêtes. Il paraît que le curé s’y rendait avec deux sacristains. Les villageois l’accueillaient avec une grande joie et faisaient sonner les cloches de la Chiésaz en annonçant que le curé était arrivé !
Des cloches ont été enfouies pendant la Révolution. Gaston Daviet se souvient que les radiesthésistes sont venus à la Chiésaz et auraient découverts un passage souterrain. Les cloches auraient été enfouies dans les marais.
On se souvient en effet qu’en 1794, alors que la Savoie était devenue le 84ème département de la République sous l’appellation de département du Mont Blanc, et que la terreur battait son plein, Albitte, Administrateur du département s’était rendu célèbre par l’opiniâtreté qu’il avait déployée pour la destruction des clochers (le bronze des cloches servant bien entendu à fondre des canons).
D’autres thèmes ont été abordés. Nous n’en retiendrons que quelques uns par l’originalité de leur contenu. L’école reste toutefois un sujet original par certaines anecdotes, et le bois car il a été la passion de Gaston Daviet.
L’école
Viuz la Chiésaz, comme beaucoup d’autres villages savoyards, est pourvu d’une école communale construite en 1866 quelques années après l’annexion.
En quelle année avez-vous été à l’école ? « J’ai commencé en 18, j’avais 6 ans car il n’y avait pas de maternelle.
Il y avait deux classes à Viuz la Chiésaz, qui s’enrichissaient, bon an mal an, de 6 à 8 élèves. Les habitants allaient travailler à la seule usine du canton, la Fonderie, ou bien ils étaient cultivateurs, avaient un lopin de terre et trois ou quatre vaches et vivaient là.
Les punitions à l’école ?
Elles étaient simples : nous étions de retenue le soir. Vous comprenez les instituteurs étaient logés sur place et cela ne les gênaient pas ! Et Gaston Daviet se souvient d’avoir été retenu jusqu’à 8 heures du soir !
Les parents ne disaient rien ? Bien sûr que non ! L’essentiel était de leur faire comprendre qu’on avait été puni !
Le certificat d’étude :
Les instituteurs nous redonnaient des cours après 16 heures. Nous avions une demi-heure de récréation et les élèves restaient pour préparer le certificat. Le certificat se passait ensuite à Alby-sur-Chéran, chef lieu du canton distant d’environ cinq kilomètres du village. Il va de soi que le moyen de transport le plus approprié était la marche à pied. Les enfants partaient avec l’instituteur affronter… les sujets de certificat.
Mai 1934 : le bâtiment de la scierie
Avec le curé… « c’était chacun chez soi ». Le curé venait chercher ses ouailles au portail de l’école mais n’en franchissait pas le seuil. Le catéchisme finissait pour la St Jean à la fin du mois de juin. Gaston Daviet se souvient qu’un jour, le curé l’avait pris par les oreilles et lui avait dit de copier dix, cinquante ou cent fois une prière. Il avait commencé mais n’était pas allé jusqu’au bout… de la punition. Le jour de la St Jean… « il m’a pris par les oreilles et m’a dit : je te pardonne car c’est la St Jean ! ».
Et après le certificat ?
Certains partaient en apprentissage dans une école de mécanique ou de charpente, d’autre dans une ferme, d’autres encore allaient à Alby-sur-Chéran au collège, qui était la pépinière des instituteurs.
Ce collège, c’était l’école supérieure. Dans les premiers temps, les élèves y allaient à pied, matin et soir, et puis certains ont réussi, par la suite, à se procurer des vélos.
L’hiver, ceux de Cusy, d’Allèves, couchaient à Alby.
À l’école supérieure ? Non, les habitants d’Alby faisaient pension.
Les transports scolaires
Gaston Daviet a été aussi conseiller général du canton d’Alby-sur-Chéran de 1963 à 1972 et a vu la création de l’un de ses deux premiers syndicats intercommunaux.
En effet, si une ville comme Annecy n’avait pas trop de difficultés pour organiser dans son enceinte des transports destinés aux enfants, il n’en allait pas de même pour les villages ruraux alentour. Le canton d’Alby a été, avec celui de Faverges, l’un des premiers à se doter de moyens de transports scolaires. La date en paraît bien éloignée : 1958 et le ramassage a débuté sur la commune de Cusy. Le syndicat a eu ensuite à organiser un ramassage scolaire complet financé par le conseil général et concernant les communes du canton.
Il ne faut pas oublier une autre facette de Gaston Daviet, celle, et je le sais par expérience, où se traduit sa réelle passion, celle du bois. Je l’ai entendu parler avec une précision extraordinaire de caisses qu’il réalisait, des moteurs qu’il réparait soit sur son camion, soit sur la scie.
Le bois
Gaston Daviet est ce que l’on appelle communément un homme qui s’est fait par lui-même. Son grand-père était charpentier, il avait construit une scie au siècle dernier vers 1880. Il travaillait le bois et faisait tous les objets que l’on peut imaginer. Il avait ça dans la peau et Gaston Daviet a découvert sa passion vers l’âge de douze ans, peut être même avant.
« Quand mon grand-père est mort, j’ai fait tourner la vieille scie, j’ai eu une promesse de vente à 21 ans… il a fallu partir et… j’ai tout racheté. J’ai scié jusqu’à vingt-huit ans. Entre temps, il a fallu partir à l’armée à 22 ans (en 1933 au mois d’octobre), je suis ensuite devenu exploitant forestier ». Mr Daviet profitait d’une convalescence pour acheter une autre vieille scie du côté d’Albertville. Il construisit un bâtiment pour abriter cette scie qui était à l’origine montée en plein air.
Cela a été le début de l’activité et le premier bois fut vendu en septembre 1929. Pourtant, le travail n’a pas toujours été une activité très lucrative. Gaston Daviet a un souvenir précis des prix de vente du bois.
1951-1952 : le bâtiment de la scierie après son extension
La fluctuation des cours
« Quand je suis revenu de l’armée… on s’est cassé le nez comme toutes les entreprises à l’époque. Il y avait une baisse colossale du prix du bois… (2)) » Notre narrateur a vendu ses premiers bois qui valaient 420 F. En 1939 : 360 F pour des bois de troisième catégorie, c’est à dire ceux destinés aux emballages.
Entre temps, un ennui technique mettait la scierie hors d’état de fonctionner.
Ces quelques lignes sont extraites de plusieurs jours d’entretiens passionnants qui nous permirent de survoler, trop rapidement, une longue période de notre proche histoire.
Merci Gaston Daviet.
Pierre Lantaz
Article initialement paru dans Kronos N° 7, 1992
(1) En 1990, 1324 habitants au dernier recensement en 2017. (N.D.K.) (2) La France est frappée par la grande crise économique à partir de 1931. Avec la chute des exportations, le cours des principaux produits agricoles s’effondre et la production industrielle diminue d’un tiers.
Le pays s’enfonce alors dans une grave crise sociale. En cinq ans, le revenu moyen de la population baisse environ de 30%. Certaines catégories sociales sont particulièrement touchées : les ouvriers frappés par le chômage et les agriculteurs dont le revenu s’effondre. Les classes moyennes souffrent aussi petits patrons et commerçants appauvris ou ruinés, fonctionnaires dont l’État a diminué les traitements.
Réalisée à l’occasion de la journée « Culture et Vous » du samedi 7 juin, cette exposition intitulée « Regard sur l’Albanais au début du XXème siècle » vous propulse plus d’un siècle en arrière. Tirées à partir de vieilles plaques photographiques en verre, ces images donnent à voir quelques moments de la vie quotidienne. La série se termine par un cliché pris après la Grande guerre, au moment de l’inauguration du monument aux morts d’Albens en 1922.
Prenez un verre au café Ginet à Saint-Félix
Découvrez les conscrits de Saint-Girod
Ou allez au chalet du Sire pour une descente à skiEn poursuivant plus avant dans l’exposition, admirez les acrobates à la vogue de Saint-FélixAttendez devant la Poste d’Albens
Deux autres clichés sont plus insolites :
Cerclage d’une roue de charretteProcession dans la rue de la poste, aujourd’hui rue Joseph Michaud
La dernière photographie a été réalisée le jour de l’inauguration du monument aux morts d’Albens en novembre 1922. Elle donne un aperçu de la foule qui est présente ce jour-là.
Inauguration du monument aux morts d’Albens
Merci à tous ceux qui ont bien voulu confier à l’association ces beaux témoignages réalisés pour l’essentiel dans les années 1900 à 1910.
* Les tirages des clichés et la mise en forme, ont été réalisés par le studio Grand Angle à Aix-les-Bains
Découverte au XVIIIème siècle dans le village – placée au XIXème siècle dans le mur de la cure, puis à la fin du XXème siècle devant le nouveau centre administratif.
L’inscription : plaque de calcaire moulurée, brisée à gauche, dimensions : 62,5 x 130,5 x 22 cm. Texte de 3 lignes en lettres majuscules profondément gravées, bien lisibles dont il manque la moitié.
Inscription latine
Ce qu’elle raconte : 1ère ligne : indique le nom de l’évergète CERTI et sa filiation. 2ème ligne : Il offre au villageois VICANIS d’Albens, une construction avec ses ornements (ORNAMENTIS). 3éme ligne : en l’honneur de l’empereur Trajan (TRAINI) qui vient de remporter en 116 une victoire sur les Parthes (PARTICI). Cette indication permet de dater l’inscription entre 117 et 118.
Un dernier terme demeure encore incompréhensible : VANTESICAE.
Cette inscription, complétée par celle conservée à Marigny-Saint-Marcel atteste de l’importance antique d’Albens (temples, thermes, aqueduc, palestre).
Placée désormais à l’Escale elle permettra à tous de prendre conscience d’une très longue permanence humaine. Merci à la municipalité d’Entrelacs pour la sauvegarde de ce témoin antique bi-millénaire.
Pour en savoir plus : reportez-vous au numéro 8 de la revue Kronos.
En ce début du mois de juin, les classes de CP de l’Albanaise ont réalisé une promenade patrimoniale dans Albens.
L’École l’Albanaise
Rendez- vous avait été donné avec la classe de M-F. Eynard le lundi 2 juin puis le jeudi suivant avec celle de C. Moggi. La mission consistait à faire découvrir tout ce que l’on a conservé du passé romain de notre cité. Après avoir observé la belle inscription installée dans le mur du nouveau centre culturel, nous nous sommes rendus au vieux cimetière d’Albens où une grande colonne antique nous attendait. Elle a permis d’imaginer l’importance du temple auquel elle appartenait il y a 2 000 ans. La sortie s’est prolongée par un passage à l’Espace Patrimoine pour explorer le musée et ses collections.
Les CP devant l’Espace Patrimoine
Avec la complicité de Jean-Louis Hébrard, un petit exercice de lecture d’une inscription latine a été proposé aux 50 archéologues en herbe.
Inscription latine du 1er siècle (en photographie au musée).
L’occasion de découvrir l’importance du bourg romain d’Albens avec ses temples, ses thermes avec un aqueduc pour l’alimenter en eau pour les bains. Une belle sortie à reprogrammer dans les années prochaines. Rappelons que toutes nos interventions sont gratuites, il suffit de nous contacter sur le site www.kronos-albanais.org
Samedi 17 mai, nous étions seize membres de l’association Kronos à nous retrouver à l’entrée de la forêt de Corsuet pour une visite commentée, sous la conduite de Denis Berthet, ancien forestier de l’ONF.
Denis Berthet nous raconte l’histoire de cette forêt
Par un temps superbe, le groupe est parti à la découverte d’arbres majestueux, d’essences diverses, constituant un cadre bucolique très fréquenté par la population urbaine toute proche. L’occasion de prendre conscience de l’importance des aménagements nouveaux installés au cœur d’une forêt qui n’est plus aujourd’hui pourvoyeuse de bois mais est devenue un véritable « terrain de jeux » pour cyclistes et randonneurs et autres « trailers ».
Nous admirons des arbres majestueux
En cours de route, une halte devant la pierre à cupules récemment découverte a donné l’occasion de faire un grand retour en arrière dans le temps pour évoquer ces populations préhistoriques qui ont gravé d’innombrables petites coupelles (plus d’une centaine) à la surface de cette grande roche tabulaire.
Jean-Louis tente de répondre aux interrogations que soulève ce témoin de la préhistoire
Pour terminer cette belle randonnée, un pique-nique a rassemblé notre groupe sur un parking bien ombragé. Un beau moment de détente apprécié de tous.
Et avant de se séparer, une belle photo de groupe, manière de remercier nos photographes, Bernard Goddard et Annie Mirabe.