Tous les articles par kronos

Assemblée Générale 2024

Kronos vous convie à son Assemblée Générale qui se déroulera le vendredi 22 mars 2024 à 20h00, à la salle de l’Ébène à La Biolle.

Cette Assemblée Générale sera suivie par une conférence animée par Marius Bonhomme, sur le thème « L’école en Savoie à partir de 1860 », composée d’une projection de film et d’une petite exposition d’objets et de photos sur la vie scolaire.

Affiche de l'AG 2024

Le verre de l’amitié terminera la soirée.

Venez nombreux !



Ne rien jeter, réutiliser

Au début des années 50, les adultes qui nous entourent, grands-parents et parents, ont traversé les épreuves de la guerre. Tous sortent de la période de restriction liée à l’Occupation. Mentalement, tout le monde connaît la valeur des choses, jusqu’au moindre clou, bout de ficelle, morceau de laine. On sait faire travailler ses mains pour tricoter, coudre, raccommoder. On devient cordonnier quand les chaussures s’usent, menuisier ou soudeur pour effectuer d’innombrables réparations. À la maison, les boites se remplissent de boutons, fermetures Éclair, crochets. Dans l’atelier ou la cabane du jardin, les tiroirs se remplissent de rondelles, vis de tout type, clous mis de côté en raison du : « au cas où, ça peut toujours servir ». C’est le règne des boites.

Pour conserver la semence (petits clous) Collection de l'auteur
Pour conserver la semence (petits clous) (collection de l’auteur)


Dans la France du président Vincent Auriol, les anciens combattants de la Grande Guerre sont encore nombreux. Ils se souviennent de ce conflit qui a pris leur jeunesse, les a marqués à vie, leur donnant entre autre la manie étonnante de la récupération. Une rondelle de métal, un bout de pneu ne doivent pas traîner dans la rue ; hop, dans la poche en vue d’un réemploi. Nous, les petits enfants, les regardions étonnés, ne pouvant savoir l’importance que ces « débris » avaient pu représenter pour eux dans les tranchées. Seules les douilles d’obus trônant sur la cheminée conservaient alors la mémoire d’un artisanat effectué à partir des matériaux disponibles sur le front (fusées, douilles, têtes d’obus…). Pierre Raynal, auteur d’une exposition sur l’artisanat des tranchées, écrit : « ces objets métalliques étaient transformés pour donner des briquets, des coquetiers, des bagues ou des boites à tabac… Les outils pour graver, poinçonner, tailler étaient fabriqués eux aussi à partir de matériaux de récupération ». Quant à la génération des parents, elle venait d’être formatée par quatre années de rationnement et savait récupérer de la laine sur un vieux tricot, réemployer la tôle des boites de conserve.
En Savoie comme dans le reste de la France, on ne roule pas sur l’or. À la campagne, dans le monde ouvrier, être économe s’impose. Ce mode de vie parcimonieux est rapporté par Jean Bertolino dans Madame l’Étoile. Il raconte son séjour, enfant, dans une ferme du côté de Nances : « La vente du lait […], des céréales et du tabac cultivés sur les huit hectares de la propriété à l’aide de deux bœufs sont les seuls revenus des Richard, juste de quoi renouveler ou entretenir l’outillage, payer les petits frais. Pour le reste c’est l’autarcie. Un carré de vigne fournit le vin de l’année… de la volaille donne les œufs et agrémente les repas de fête ».
Dans de telles conditions, on ménage principalement les vêtements et les chaussures. Les hommes possèdent souvent un pied de fer ou enclume de cordonnier. De dimensions réduites (18cm de hauteur sur 16 et 15 cm pour les autres parties) ce petit outil permet le changement des talons mais aussi la fixation de fers pour renforcer le bout de la chaussure et l’arrière.

Enclume de cordonnier (collection de l'auteur)
Enclume de cordonnier (collection de l’auteur)

On se souvient encore du bruit que produisaient ces embouts ferrés ainsi que des glissades qu’ils provoquaient. Pour fixer tout cela, le « cordonnier maison » utilisait de tout petits clous ou semences. Le travail achevé, c’était l’assurance de pouvoir faire durer la chaussure longtemps.

Modes et Travaux (janvier 1952) modèles de tricots (collection de l'auteur)
Modes et Travaux (janvier 1952) modèles de tricots (collection de l’auteur)

Outre la couture et le raccommodage, les mères de famille pratiquaient le tricot. À l’époque, il redevient plus facile de commander des pelotes de laine. Les marques ne manquaient pas, telles Bergère de France, Phildar, Pernelle, Laines du Chat botté. La laine restant encore précieuse, cette dernière marque avançait l’argument qu’avec elle on pouvait « tricoter plus avec moins de pelotes ». Mais avant de faire la commande, on cherchait à récupérer la laine des anciens tricots, cache-nez et autres gilets. Ce travail s’effectuait toujours selon des étapes bien rodées. On détricotait puis on lavait la laine à bonne température avec une lessive adaptée. Le séchage demandait ensuite des soins attentifs pour conserver à la laine ses qualités. Quand tout avait séché, arrivait enfin la mise en écheveau. Enfant, on était heureux de participer à leur confection. Il fallait tendre les bras, bien écartés pour qu’on puisse enrouler le fil de laine. L’écheveau terminé, il ne restait plus qu’à tricoter à nouveaux en mélangeant les pelotes, les couleurs et les motifs. Cela donnait des assortiments improbables portés malgré tout avec bonheur quand le froid revenait. Les revues fourmillent alors de modèles pour tous les âges. Pour équiper bébé, étaient proposés la brassière, la barboteuse, le paletot réversible et le bonnet. Les plus grands avaient le gilet. Pour cela, il fallait puiser dans la boite à boutons. Toutes les familles en possédaient une dans laquelle dormaient tous les systèmes de fermeture et de boutonnage récupérés au fil des ans sur tous les vêtements usagés.

Boutons et fermetures éclair (collection de l'auteur)
Boutons et fermetures éclair (collection de l’auteur)

L’on ne parle pas alors de recyclage, c’est plutôt le binôme récupération et bricolage qui domine les esprits. Dans tous les foyers il y a un bricoleur en action, une personne qui est capable d’étamer les casseroles, de changer les plombs fondus dans les tabatières du tableau électrique ou de confectionner des charnières avec des morceaux de pneumatique. Ce personnage est chanté avec beaucoup d’humour par Patachou sur un texte écrit en 1952 par Georges Brassens. Tout le monde connaît alors le refrain « Mon dieu quel bonheur, mon dieu quel bonheur, d’avoir un mari qui bricole, mon dieu quel bonheur, mon dieu quel bonheur, d’avoir un mari bricoleur » et sa chute « boite à outil, boite à outil ».
Le règne du système D qui dominait dans les années 50 revit peut-être aujourd’hui à travers la multiplication des « tutoriels  » sur internet.

Jean-Louis Hebrard

Charles Emmanuel le Grand et l’Escalade de Genève, conférence le 12 janvier 2024

KRONOS vous invite à une conférence sur le thème :

Charles Emmanuel le Grand et l’Escalade de Genève

Par Bernard Juillet, membre de Kronos.

Vendredi 12 janvier à 20h, à l’espace patrimoine d’Albens, 177 rue du Mont-Blanc, Albens, 73410 Entrelacs

En décembre 1602, les habitants de Genève repoussèrent les troupes du duc de Savoie qui tentaient de prendre d’assaut les murailles de la ville pendant la nuit. Depuis, une fête annuelle populaire est l’occasion de célébrer la résistance de la ville et d’exprimer la persistance du sentiment d’identité locale.

Charles Emmanuel qu’on appelle quelquefois « le Grand » est un personnage fascinant. Diplomate, guerrier, poète, il personnifie le prince idéal de la Renaissance. Mais son action politique est plus controversée. Dans une Europe ravagée par les guerres de religions, il a tenté de faire exister son petit État à travers des défis militaires et politiques qui n’ont pas toujours abouti, heureusement. L’épisode de l’Escalade de Genève sera l’occasion d’évoquer l’histoire de la Savoie au XVIème siècle et les transformations qui poussèrent le Duché à transférer sa capitale de de Chambéry à Turin.

Entrée libre.

Téléthon le 9 décembre : une découverte du petit patrimoine religieux et ouverture de l’Espace Patrimoine

Dans le cadre du Téléthon 2024, Kronos vous propose une découverte guidée du petit patrimoine religieux. Partant le samedi 9 décembre à 10h devant le centre administratif d’Albens, l’itinéraire ira de la Rippe à l’Espace Patrimoine, en passant par la rue Joseph Michaud.

Les dons (2€) seront reversés au Téléthon.

De plus, l’Espace Patrimoine sera ouvert, de 10h à 12h et de 14h à 16h. N’hésitez pas à venir visiter nos collections !

Niche murale au Parc
Croix de mission aux écoles (carte postale 1910)

Dis, c’était comment avant ? participation de Kronos au projet intergénérationnel de septembre/octobre 2023

Jeudi 19 octobre après-midi, nous participions à la séance de restitution d’un projet intergénérationnel lancé sous l’égide de la commune d’Entrelacs, du service lien social et de l’école l’Albanaise (classes de CP/CE1 de Mmes Eynard et Moggi).

Les élèves ont d’abord suivi les animations audiovisuelles réalisées par JL Hebrard (power-point « l’école autrefois ») et René Lambert (rencontres filmées entre Yolande Chautemps, René Canet et les jeunes élèves qui leur posent de multiples questions).
Dans la salle Chantal Mauduit, le public (anciens et parents) était venu en nombre.

Au temps de « l’audiovisuel » allait succéder la découverte des nombreux ateliers consacrés aux objets d’autrefois, aux livres scolaires anciens, mais aussi à la découverte de métiers anciens (fabrication de fourches et râteaux, tressage de paniers proposés par des anciens de Saint-Offenge).

L’atelier d’écriture à la plume sergent major proposé par Kronos a connu un large succès auprès de tous les jeunes élèves, qui se sont appliqués à produire de belles lettres majuscules ou à écrire leurs prénoms.

Avant le goûter offert par la commune, les élèves ont interprété « la laine des moutons », un chant appris en classe avec Yolande.


Une belle expérience qui pousse à remercier toutes celles et ceux qui s’y sont impliqués d’une façon ou d’une autre.

Jean-Louis Hebrard pour Kronos

Ateliers d’écriture et inauguration de l’école de La Biolle

Samedi matin 30 septembre, à l’invitation de Véronique Boinon, nous nous sommes retrouvés dans la nouvelle salle d’étude de l’école pour animer des ateliers d’écriture à l’ancienne, lors de l’inauguration de l’école entièrement rénovée aux normes actuelles.

La salle a été aménagée comme autrefois, avec les bureaux munis des trous pour recevoir l’encrier de porcelaine, des cartes murales et même avec un poêle à bois.

Jeunes et moins jeunes se sont lancés dans l’écriture à la plume, trouvant ou retrouvant les bons gestes pour faire les pleins et les déliés.

Tous les compagnons de la plume, sergent major, buvard et gomme, encrier et porte-plume, avait été mis à disposition. Avec beaucoup d’application et de concentration, petits et grands ont rendu des copies tout à fait acceptables.

La matinée a été aussi l’occasion d’échanges de souvenirs, certains et certaines retrouvant les sensations de leurs jeunes années dans le cadre même où ils usèrent autrefois leurs culottes sur ces bancs.

Une belle expérience qui a rencontré un large public, se succédant jusqu’en fin de matinée, avant d’être invité à suivre discours des officiels et coupure du ruban. Un buffet clôturait l’inauguration.

Jean-Louis Hebrard pour le texte, Véronique Boinon pour les photos

Un merci à Marie-Hélène Sulpice pour la photo de classe.

Braille, inauguration et bénédiction de la nouvelle croix

Samedi 20 septembre en fin d’après-midi, une cinquantaine de personnes étaient rassemblées pour assister à l’inauguration et à la bénédiction de la croix de Braille nouvellement restaurée. Claire Benhamel prit d’abord la parole pour présenter l’équipe à l’origine de cette belle réalisation et signaler la présence des élus, Jean-François Braissand, maire d’Entrelacs, et Claire Cochet, maire déléguée d’Albens.

René Canet fait l'historique du projet.
René Canet fait l’historique du projet

Ce fut ensuite au tour de René Canet de faire avec humour l’historique de cette restauration, mais aussi de souligner le rôle déterminant des habitants de Braille dans cette aventure de préservation du petit patrimoine local et religieux, dont la présence à côté du bassin remonte à 1901. Avant de bénir la croix, le père François Jaeger rappela l’importance des croix dans notre environnement local, placées aux carrefours comme sur les sommets, « pour marcher sur le chemin dans l’espérance ».

Il n'y avait pas que des « Braillards » ce soir
Il n’y avait pas que des « Braillards » ce soir

Après avoir remis aux artisans, chevilles ouvrières de ce projet, un colis de remerciement, et souligné le bel ouvrage façonné par François Delorme, ébéniste à la retraite, la soirée s’est terminée autour d’un apéritif offert par la municipalité, suivi d’un repas partagé. Une bien belle soirée.
Merci à Bernard Goddard et Bernard Fleuret pour les clichés.

Une croix harmonieuse dans les matériaux qui sont ceux du bassin voisin (pierre et chêne)

Les tours de César à Cessens : Journées du patrimoine

Le samedi 16 septembre dernier, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, l’association Kronos proposait une visite guidée des tours de César à Cessens.

La visite était conduite par Rodolphe Guilhot, enseignant d’Histoire-Géographie et guide du Patrimoine Savoie-Mont-Blanc en formation. Durant une balade de 2h, le groupe de visiteurs a pu découvrir le site des tours de César, récemment défriché par l’équipe de l’association Kronos : l’occasion de visiter les ruines du château-neuf et du château-vieux et d’en apprendre davantage sur l’importance stratégique du site et les évènements qui s’y sont déroulés au Moyen-Age durant les guerres entre le comté de Savoie et le comté de Genève (fin XIIIe-début XIVe siècles).

Les journées du Patrimoine aux Tours de César

La visite s’est achevée près de la chapelle Notre Dame de La Salette avec un pot de l’amitié et des discussions entre les participants. Après avoir procédé à un défrichement du site pour le valoriser davantage, l’association Kronos espère pouvoir mener un projet de protection et de mise en valeur et de sécurisation du site. En attendant, touristes et randonneurs peuvent toujours faire une pause de quelques instants dans ces ruines médiévales qui ont marqué l’histoire de l’Albanais et des pays de Savoie

Pour suivre les actualités de Kronos rendez-vous sur le site www.kronos-albanais.org et la page facebook Kronos.