En route pour le parcours de santé d’Albens. On apprend par le journal que l’on peut désormais y accéder depuis le parking du cimetière. Randonneurs et cyclistes qui empruntent la rue qui y conduit, prêtent-ils attention au nom qu’elle porte ? Rue Benoît Perret.
rue Benoît Perret
Natif d’Albens, du hameau du Mazet, Benoît Perret fut à la Belle Époque un généreux donateur pour son village. Comme beaucoup de savoyards, il quitte son village pour améliorer sa condition sociale. C’est à Paris, à la Bourse, dans un temple des affaires en pleine expansion qu’il réussit à faire fortune.
La Bourse de Paris
N’oubliant pas pour autant sa famille et son village, il ne va pas cesser d’apporter à tous son aide. Jugez-en plutôt ! L’église nouvellement construite attendait depuis quinze une horloge pour le clocher. Averti, l’enfant du Mazet allait commander en 1885, auprès d’une célèbre maison parisienne, une belle horloge pour la coquette somme de 2 100 francs. Il participe aussi, pour le même édifice, au financement du tympan puis à celui des cloches.
L’église d’Albens
S’il est en 1920 le plus gros souscripteur de la commune pour le financement du monument aux morts, c’est par le legs qu’il fait en 1917 d’un capital destiné à récompenser la Rosière qu’il va entrer dans l’histoire. Établi depuis quelques années à Aix-les-Bains, il décède en 1920, sans avoir vu se mettre en place la fête de la Rosière qu’il avait initiée.
Benoît Perret
Pouvait-il imaginer le destin séculaire de cette fête ? Si comme moi, vous vous posez cette question, cherchez des éléments de réponse dans le nouveau livre Le couronnement de la Rosière à Albens en vous plongeant dans le chapitre intitulé « Le songe de Benoît Perret ». Un ouvrage disponible au SPAR à Albens, à La Biolle (maison de la presse) ou sur le site www.kronos-albanais.org
Ce dimanche 14 juillet, jour du couronnement de la 102ème Rosière, l’association Kronos recevait en milieu d’après-midi, à l’Espace patrimoine, un large public venu découvrir le nouvel ouvrage.
Cliché Bernard Goddard
Un livre qui se veut être, a déclaré J-L Hébrard, « la borne 100 » sur la route de cette tradition de la rosière qui se poursuit aujourd’hui. Il a rappelé l’importance d’un homme, Benoît Perret, dans la genèse de ce couronnement avant de parler de quelques-unes de ces cent jeunes femmes qui ont écrit l’histoire de cette tradition qui fait d’Albens, un cas unique en Savoie.
De Louise Gros en 1923, choisie pour avoir élevé ses nombreux frères et sœurs après le décès de sa mère, aux dernières rosières diplômées du XXIème siècle, que d’évolution.
Louise Gros, première rosière d’Albens
Le livre est l’occasion de montrer, à travers elles, comment a évolué la condition féminine dans un bourg, Albens, en pleine transformation sociétale, économique, culturelle et politique (élection en 1945 de la première femme au conseil municipal d’Albens). C’est cette histoire que le collectif d’auteurs et d’autrices a voulu imprimer. Bernard Fleuret a ensuite passé en revue tous les concours financiers et autres qui nous ont permis de dire « Voilà, nous avons pu le faire ! ». Il a donné ensuite la parole à Claire Cochet, maire déléguée d’Albens qui, au nom d’Entrelacs, s’est félicitée du soutien apporté à ce livre. Claude Giroud, maire honoraire d’Albens, a ensuite mis l’accent sur le marqueur mémoriel de ce livre que de nombreuses familles vont pouvoir longtemps conserver. Le public a pu ensuite longuement échanger avec le collectif d’auteurs et d’autrices devant le petit buffet proposé par l’association. En fin d’après-midi, Bernard Fleuret et Jean-Louis Hébrard étaient présents à l’entrée de la salle polyvalente pour une séance dédicace appréciée par un large public.
Séance de dédicaces
Pour ceux qui n’ont pas pu être disponibles ce jour-là et souhaiteraient se procurer l’ouvrage, on peut le trouver en vente au magasin SPAR d’Albens, à la Maison de la presse à La Biolle ou le commander sur le site www.kronos-albanais.org
La manière d’habiller les garçons balise le temps qui les fait passer de « petit garçon modèle » à celui de « grand garçon » avant d’être considéré comme un « jeune homme », le terme d’adolescent n’étant pas encore couramment utilisé. La barboteuse est alors le vêtement le plus courant pour tout garçon en bas âge. Constituée d’une culotte ample et bouffante et d’un plastron tenu par des bretelles, elle est bien adaptée au changement des couches grâce à un boutonnage à l’entrejambe. Sur les photographies de ces années, on porte très souvent la barboteuse en popeline pour l’été, tricotée en laine pour l’hiver.
On porte la barboteuse à deux ans (Archive privée)
La France des années « baby boom » est le pays d’Europe où la barboteuse a été la plus portée par les petits garçons, parfois jusqu’à l’âge de 6 ou 7 ans. Elle peut devenir un vêtement très habillé qu’accompagnent un gilet et une charmante casquette. Mais elle est surtout un vêtement tellement populaire et si facile à tricoter que les magasines de mode des années 50 proposent régulièrement des patrons à réaliser et à adapter. La revue « Modes et Travaux » dans un numéro de l’année 1952 présente dans une rubrique intitulée « Pour affronter l’hiver » des modèles de brassière, barboteuse, paletot réversible et bonnet.
Modèle de barboteuse et brassière (Archive privée)
Mère de famille ou grand-mère, toutes les femmes tricotent alors à tour d’aiguilles. C’est ce que l’on peut lire sous la plume de Barjavel, dans un roman de 1948 : « mais pour se rendre utile jusqu’à la dernière minute, elle tricotait, tricotait, tricotait des brassières et des barboteuses, des bleues pour les garçons et des roses pour les filles ». Si l’on porte la barboteuse dans sa jeune enfance, à partir de l’entrée à l’école c’est la culotte courte qui devient la tenue requise et plus ou moins souhaitée. En effet, elle marque l’entrée dans le monde des « kids », de ceux qui n’ont pas peur d’avoir les genoux « couronnés », ne craignent pas de quitter les jupes de maman pour se lancer dans de folles aventures avec les copains.
En culotte courte et chemisette (Collection privée)
Dans le même temps, ce n’est pas un choix mais une obligation imposée par les mamans. Certains se souviennent : « Notre mère nous mettait en culottes courtes tous les jours de l’année sans exception, car de toutes façons il n’y avait rien d’autre dans les armoires ». En hiver, pour se protéger du froid on enfilait de longues chaussettes de laine qui montaient en dessous des genoux. En été, les culottes en velours cédaient la place à celles en coton ou en popeline avec de petites socquettes blanches dans nos sandales ou nos chaussures basses. Cette tenue nous rendait libres de nos mouvements mais nous exposait aussi aux corrections qui ne manquaient pas de s’abattre sur nos cuisses dénudées. Le martinet était alors un instrument que l’on redoutait mais dont les adultes justifiaient l’usage au prétexte d’éducation (il fallait bien nous voir grandir dans le droit chemin). La mentalité du « qui aime bien châtie bien » n’était pas encore remise en cause.
Jeux d’enfants (image à collectionner)
Pour les jeux, le port des culottes courtes facilitait les mouvements tout en exposant nos genoux à tous les incidents, chutes à bicyclette et autres écorchures. On ne comptait plus les bleus sur les tibias ni les plaies diverses et variées qui étaient soignées au Mercurochrome. À la longue le rouge s’effaçait, les croûtes tombaient laissant des cicatrices, véritables marques de nos exploits ou de nos maladresses. L’accès au costume avec un pantalon long marque l’entrée dans l’adolescence. Il se fait à l’occasion de la communion solennelle, moment religieux mais aussi véritable rite de passage. Si les jeunes filles doivent porter une robe blanche, les jeunes hommes sont habillés comme des adultes.
En tenue de communiant (collection privée)
La tenue comprend une veste et un pantalon de couleur sombre ainsi qu’une chemise blanche dont le col est fermé par une cravate. N’oublions pas, symbolique religieuse oblige, le brassard blanc. Le costume a fait l’objet d’une visite chez le tailleur local ou dans la boutique de vêtement la plus proche. Des témoins se souviennent bien de l’achat de leur costume à Albens auprès des établissements Jacquet.
Au carrefour d’Albens, les établissements Jacquet
Cette dépense indispensable devient ensuite le « costume du dimanche » que le jeune homme va porter dans toutes les occasions importantes, fêtes familiales et cérémonies jusqu’à ce que, devenu trop étroit et trop court, il passe sur les épaules du reste de la fratrie. Avec ce premier costume de communiant c’est le temps de l’enfance que l’on quitte. D’autres costumes vont ensuite marquer d’autres étapes importantes, celle du conseil de révision puis celle des noces. Mais c’est une autre histoire que peuvent nous raconter aujourd’hui les boîtes de photographies et parfois même les armoires familiales.
Le samedi 21 septembre 2024, Kronos vous propose deux animations :
Hameau et marais de Braille
Balade d’une durée de 2h, commentée par René Canet pour la partie histoire locale et par Marius Bonhomme pour la faune et la flore. Départ à 14h du parking de Braille
Prévoir chaussures adaptées à la météo du moment et se munir de jumelles. Inscription conseillée contact@kronos-albanais.org
Espace Patrimoine
Entre 14h et 18h, visite commentée des collections locales, du passé préhistorique à la vie paysanne et industrielle du siècle dernier, en passant par le passé romain.
Présentation du livre « Couronnement de la Rosière à Albens – Une tradition unique en Savoie, Évolution de la condition féminine (1922-2022) » à l’occasion de sa publication.
Ce dimanche, c’est la ronde des fours ! Nous serons présents à Dressy à quelques mètres du four du village, à côté du poste de travail à ferrer les bœufs et de la chapelle. Nous évoquerons l’évolution du travail de « pédicure bovine » entre ce poste de travail et ce qui se fait aujourd’hui.
Également une présentation de la chapelle et de son autel ainsi que quelques faits de l’histoire du village.
Ce sera également l’occasion de vous présenter notre dernier livre paru, sur les 100 ans des rosières à Albens, mais également notre dernière revue 2024, ainsi que certains de nos numéros évoquant le village de Dressy.
« Les garçons comme les filles portaient des robes jusqu’à ce qu’ils soient propres.
Le dimanche c’était le jour du Seigneur. Ma tante et ma grand-mère sortaient leur robe noire et leurs bijoux pour assister à la messe. Grand-père et mes oncles portaient quant à eux toujours le même costume et leur chapeau aussi. L’hiver à la veillée nous étions nombreux, nous triions les noix, les fruits, les pommes de terre qu’on vendait à des ambulants qui passaient chaque semaine devant la maison. Avec l’argent gagné on achetait des vivres, du savon, l’alcool à brûler pour la lampe et le petit réchaud.
La vie était simple, un rien nous faisait plaisir, malgré le manque de confort, il y avait beaucoup d’affection, de tendresse ».¹
La famille Pillet à Pégis (Albens)On fait le bois (famille Pillet)J.-B. Pillet et sa fille
Des modes venues de la ville
On pose en costume du dimancheLes garçons aussi…
Le goût pour la petite reine, une certaine recherche dans la mise et l’allure. Les hommes ont très tôt abandonné les costumes traditionnels.
Harmonies, fanfares, et sapeurs-pompiers
Avant la Grande Guerre, il existait des fanfares importantes à Albens ou à La Biolle. Dans cette commune, la fanfare reprit de l’importance après 1925 grâce à l’énergique activité du curé Mermoz qui animait d’une main de maître la fanfare « La Gaîté ».
Des corps de pompiers existaient aussi dans les diverses communes du canton. Ils n’hésitaient pas à conjuguer leurs efforts au moment d’un sinistre important. L’incendie qui détruisit, le 14 juillet 1913, une partie des maisons qui bordent la place publique de Saint-Félix ne fut circonscrit que grâce aux efforts des pompes de Saint-Félix, d’Alby, d’Héry, de Saint-Girod, d’Albens et de Bloye.
« La gaîté » autour du curé Mermoz (La Biolle)
Le temps des grands repas
La batteuse à Saint-Ours
L’arrivée de la batteuse était un moment important de la vie paysanne. Elle signifiait à la collectivité villageoise la récompense du long travail commencé l’année d’avant.
Un repas dans la cour de la ferme
Mobilisant toutes les générations, elle donnait lieu à d’importants rassemblements où « pendant plusieurs jours, dans un travail collectif, on vivait dans la poussière et les débris végétaux ».²
Tout comme les hommes autour de la machine, les femmes s’activaient autour des fourneaux. Une véritable compétition gastronomique s’ouvrait alors pour faire de ces repas de véritables banquets plus que copieux : « Le repas, prévu depuis longtemps par la maîtresse de maison, selon des règles immuables, réunissait autour d’une table souvent montée avec des tréteaux et des planches accompagnées de bancs, tous ces ouvriers d’un jour.
Le service était certes, simple, mais correct, la réputation de chacun étant en jeu… Le rouleau salé de porc, fleuron de l’art culinaire de ces agapes, servi en entrée, était suivi de légumes de saison, de viandes et de fromages. Le tout, bien évidemment, très arrosé de vin rouge provenant des vignes que chaque petit propriétaire cultivait soigneusement, plutôt que ce vin de marchand cher et trop alcoolisé qui coupait les forces ».³
Une fête de la batteuse perpétue chaque été à Saint-Ours le souvenir de ces réunions paysannes estivales.
Les nuées de la guerre
La classe d’Alby 1910 sur le Pont NeufItinéraire du conseil de révision, classe 1900
Être conscrit
La conscription remonte à la Révolution Française avec l’institution du service militaire.
Au XIXe siècle, elle donne lieu dans les campagnes à une véritable cérémonie de la part du contingent annuel de jeunes appelés qui s’emploient à « faire les conscrits ». « Les conscrits de l’année se réunissaient généralement le dimanche précédant le jour du conseil de révision, avec ceux de l’année suivante pour leur remettre le « crochon », c’est-à-dire les préparer à accomplir un acte de la vie que leurs aînés étaient en train de vivre. Ce rite était identique, dans l’esprit tout au moins, à la remise du « crochon » lors des mariages. Un banquet clôturait cette journée ».⁴
Le jour du conseil de révision, les conscrits portaient leurs habits du dimanche. Il était très mal vu d’être réformé ; faire son service était un devoir mais aussi un honneur.
La Biolle : les conscrits de 1906
À l’issue du conseil, les conscrits du village se regroupaient souvent avec ceux des communes voisines pour partir faire une tournée. Ils arboraient alors toute une décoration chamarrée de cocardes, rubans ou ceintures.
Les Albanais dans la guerre
Ils partiront nombreux à la guerre de 1914-1918. Ceux qui survivront, en garderont d’amers souvenirs : « nous avons passé de sales moments, raconte L. Perroud en 1980, surtout au « chemin des Dames » et à Reims. On a perdu des troupes et du matériel, au « chemin des Dames », nous n’étions pas nombreux en ligne. Nous étions installés sur une crête. Nous sommes restés un mois en ligne sans que personne ne nous relève… Une fois, dans l’Aisne, nous sommes restés quatre jours sans manger, le ravitaillement n’arrivant pas. »⁵
Ceux qui en revinrent ont pu se rattraper lors du banquet donné en leur honneur, le 5 octobre 1919 à Albens. Ils retrouvaient un monde bien changé : celui du XXe siècle.
Albens : les conscrits de la classe 1908Les campagnes d’un poilu d’AlbensBanquet du retour des poilus de la commune d’Albens
Intitulée « Femmes et hommes dans la Résistance en Savoie », cette exposition composée d’une douzaine de panneaux est le résultat d’un projet collectif mené par quatre étudiant et étudiantes, sous la direction de Corinne Bonafoux, maîtresse de conférences à l’Université Savoie Mont-Blanc.
À cette occasion, nous avions parlé de quelques figures locales dont Marie Pétellat (Kronos n° 38) et Paulette Besson. Des exemples qui figurent en bonne place dans cette exposition qui leur a été commandée par l’Office National des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre (ONaCVG).
Cliché DL – Guy Jacquemard
Mardi 18 juin, dans le grand salon de l’Hôtel de ville de Chambéry, avait lieu la présentation de l’exposition qui a pour vocation de circuler dans tous les établissements scolaires de Savoie (collège et lycée). Les enseignants qui souhaiteraient recevoir cette exposition dans leur établissement doivent la réserver sur le site de l’ONaCVG de Savoie.
Dans le salon de l’Hôtel de ville de Chambéry
Nous sommes ravis d’avoir pu assister à la présentation de ce travail par ce groupe dynamique d’étudiant et étudiantes et souhaitons « bon voyage » à cette exposition bien documentée et largement illustrée.
Principale activité industrielle dans l’Albanais, la fabrication des tuiles prend véritablement de l’ampleur dans les années 1880. À cette date, Joseph Poncini (venu quelques années plus tôt du Tessin en Suisse) est installé vers Braille. Il y a découvert un bon filon d’argile et construit de ses propres mains sa tuilerie. Au début du siècle, elle emploie une centaine d’ouvriers d’origine locale principalement.
« À cette époque, tout était fait à la main, voire même avec le pied puisque c’est ainsi que la terre est pétrie. Les chevaux servaient à remonter la terre de la poche, à transporter les briques ou les tuiles à la gare d’Albens ou encore à livrer les clients des environs avec des chariots équipés de roues à bandages ».¹
L’entreprise se mécanise vraiment après 1911 lorsqu’une machine à vapeur est installée dans l’entreprise.
Une grande cheminée, haute de quarante mètres environ, marquera désormais le paysage industriel local.
Une locomotive à vapeur, la Routière, remplace les chevaux pour le transport des tuiles vers la gare d’Albens. La tuilerie achemine l’essentiel de sa production dans les deux départements de Savoie et Haute-Savoie ainsi que dans le Jura.
À Saint-Félix, la principale industrie de la commune réside dans deux importantes fruitières. En 1885, Louis Picon a installé une entreprise d’affinage d’emmental qu’il nomme « Fromageries Picon ». Elle sera appelée à prendre une importance considérable après la Grande Guerre.
En dehors des industries de transformation des produits agricoles on trouve à Saint-Félix un certain nombre de brodeuses travaillant à domicile pour la maison de mode parisienne Maillet et Anquetil. Il y a surtout les moulins actionnés par l’eau détournée du Nant d’Orsan ou par celle de la Deysse à sa sortie des étangs de Crosagny. Grâce aux martinets mus par la force hydraulique deux forges travaillaient le fer dans les années 1900.
« Les maîtres de forges, tels les Burdet, faisaient venir des barres de fer des grands centres fournisseurs comme Allevard ou St-Chamond… Les barres étaient divisées, coupées dans la masse pour donner naissance à toutes les taillanderies : cognées, coins de bûcherons, scies, haches, serpes, faux ».² Bon nombre de ces objets étaient ensuite vendus sur les foires d’Aix, de Cusy, de la Biolle et de Saint-Félix.
À l’école
Environs d’Albens. — Cessens (Savoie) 689m. — La Mairie, les Écoles
Les groupes scolaires
C’est surtout vers l’instruction publique que la IIIe République a dirigé ses efforts.
La loi de 1882 établissait la gratuité de l’enseignement primaire. Dès 1883, l’État vient en aide aux communes pour la construction de leurs écoles.
Il ne lésinera pas sur les moyens et les réalisations seront à la hauteurdes ambitions affichées.
C’est ainsi que Saint-Félix obtint en 1883 une subvention de 75 000 francs pour construire un magnifique groupe scolaire « comprenant deux classes pour les garçons et deux pour les filles avec logements pour les quatre maîtres ».³
La commune eut recours aux services de l’architecte Ruphy et à ceux de A. Chanlansonnet, entrepreneur à la Biolle pour les travaux.
Il en va de même dans l’ensemble du département de Savoie où 864 écoles publiques furent construites à l’usage de 44 000 écoliers (statistiques de 1910).
Albens inaugure ainsi en 1882 son groupe scolaire pour les deux sexes avec six instituteurs, deux titulaires et quatre adjoints.
En passant par la cantine
Le photographe était-il là, ce 2 décembre 1901, pour l’ouverture de la première cantine scolaire en Savoie ?
Toujours est-il que la commune de La Biolle innove en ce domaine. « La raison en est certainement l’habitat dispersé qui à une époque où les voitures n’existaient pas en grand nombre, a fait d’une cantine une nécessité. Elle dénote aussi, déjà à cette époque un certain dynamisme. Un grand bien pour l’école qui n’a pas vu la population scolaire des villages périphériques émigrer vers les communes voisines ».⁴
Vive la république
Comme tout le monde en Savoie, ces jeunes élèves de l’école de La Biolle se félicitent du grand effort fait par la Troisième République pour donner l’instruction au peuple.
Les résultats sont très encourageants au niveau départemental puisque « dans la dernière statistique publiée par le ministère de l’Instruction publique (1901), le département occupe le dixième rang avec une proportion de 98,9 % de jeunes gens appelés sous les drapeaux et sachant lire et écrire. ».⁵ Il n’est aucun village de l’Albanais qui ne fasse régulièrement le point sûr la fréquentation scolaire et n’affiche les résultats de ses ouailles au « certif ». L’instituteur de Saint-Félix n’y manque pas, précisant que « depuis que le certificat d’études primaires a été institué, 132 garçons et 125 filles ont obtenu ce diplôme, et une bonne partie de ces jeunes gens ont complété leurs études par une ou plusieurs années d’école primaire supérieure. Dix garçons et quatre jeunes filles sont entrés dans l’enseignement primaire ».³
Ce samedi 8 juin, Kronos est heureux d’accueillir une délégation des guides du patrimoine Savoie Mont-Blanc pour une visite de l’espace patrimoine d’Albens animé par Rodolphe Guilhot, lui-même guide du patrimoine Savoie Mont-Blanc.