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Café en grains, « chaussette » et chicorée

Dans la cuisine où trône alors la grande cuisinière (bois et charbon), parmi les casseroles et fait-tout, il y a toujours un coin réservé pour tenir le café au chaud. C’est la boisson que propose la ménagère à tous ceux qui, ami, gendarme, facteur, passeront dans la journée.
En 1950, le temps des ersatz (substitut au café) est heureusement derrière nous. Fini l’orge ou les glands à faire griller pour obtenir un jus infâme à la place du bon café disparu dans les convulsions de la guerre. Désormais, le café en grains est de retour, produit par des torréfacteurs qui commercialisent les marques « café de l’éléphant », « Grand-Mère » ou « Malongo ».
Si les bars et bistrots sont alors équipés de magnifiques percolateurs, à la maison le café demande toute une série de travaux manuels avant de le boire. Il faut tout d’abord sortir le moulin à café pour lequel les enfants se disputent le plaisir de tourner la manivelle. Tout le monde possède cet appareil produit le plus souvent par la maison « Peugeot ». Il se présente sous la forme d’un cube d’une dizaine de centimètres de côté, muni d’un petit tiroir, d’une ouverture supérieure et d’une belle manivelle. Il existe des modèles en bois ou comportant plus d’éléments métalliques, arborant tous le lion, symbole de la marque « Peugeot Frères ». Broyer les grains de café était une tâche qu’on confiait en général aux enfants. « Assis sur un tabouret, la cafetière coincée entre les jambes » se souviennent Marcel ou Lisette, « il fallait tourner la manivelle bien fort et bien longtemps… et ça pinçait la peau des cuisses ». Quand tous les grains que l’on avait introduits dans le haut du moulin étaient moulus, on récupérait la poudre de café dans le petit tiroir prévu à cet effet.

Moulin à café Peugeot (collection particulière)
Moulin à café Peugeot (collection particulière)

La cafetière étant préparée, le filtre rempli, on passait de l’eau très chaude par-dessus jusqu’à la quantité désirée de café. Selon la mouture du café, on employait un filtre métallique ou un autre. Il fallait bien le choisir pour éviter qu’elle ne passe au travers des trous. Pour être plus tranquille, on se servait d’un filtre en tissus appelé de façon ironique « chaussette ».

Filtres et cafetières (collection particulière)
Filtres et cafetières (collection particulière)

Pour rendre le café plus corsé, mais aussi pour des raisons économiques, on trouvait dans nombre de famille des paquets de chicorée. Cette racine était torréfiée puis réduite en grains par la marque « Leroux » qui dominait alors le marché. Chaque ménagère avait son dosage, allant d’une à deux cuillerées ajoutées après le café moulu avant d’y verser l’eau chaude. Le paquet de chicorée était reconnaissable tant par sa forme cylindrique que par les couleurs de son papier d’emballage brun et rouge. Tout au long des années 50, la chicorée est vantée pour ses vertus bénéfiques auprès des enfants. Les publicités ne manquent pas d’insister sur la qualité des boissons que l’on prépare, à la place du café, pour le petit déjeuner. On retrouve cette idée sur les buvards et protège-cahiers que distribue alors cette marque. Elle lance même des collections d’images sur des thèmes comme l’aviation, les animaux du monde ou les grands monuments.

La chicorée au déjeuner (collection privée)
La chicorée au déjeuner (collection privée)

Au quotidien, on boit souvent le café dans de simples verres. Les plus en usage sont ceux de la marque « Duralex » qui possède la particularité de se briser en une infinité de petits éclats quand on a la maladresse de les faire tomber. Pour les occasions particulières, la maîtresse de maison aime sortir le service à café. Il a été parfois gagné en collectionnant patiemment des vignettes proposées par les marques. Ces services présentent des formes et des couleurs modernes dans les tonalités des meubles en formica que l’on trouve de plus en plus dans les cuisines. Avec leurs anses noires, leurs formes évasées de couleur jaune citron ou bleu vif, ces services tranchent par rapport aux modèles anciens à décor floral sur fond blanc.

Les couleurs des années 50 (collection particulière)

Bien d’autres « cadeaux » sont aussi proposés aux collectionneuses de vignettes comme des petites cuillères ou des serviettes.
Les marques de biscuits ne sont pas en reste dans cette offre de « cadeaux ». Il faut dire que les gâteaux secs sont très souvent sur la table lorsque l’on boit du café entre amis et connaissances. Parmi les plus consommés, figurent le biscuit « Thé Brun ». Il est produit par une entreprise qui a vu le jour à la fin du XIXème siècle en Isère. Installée à Saint-Martin d’Hères, elle connaît un beau succès dans les années 50 avec son produit phare, le « Thé Brun » que l’on utilise dans de nombreuses recettes. Les enfants de cette époque se souviennent sans doute des belles boites métalliques de couleur jaune et bleu renfermant les petits biscuits rectangulaires. On aimait les grignoter doucement, les attaquant par les coins pour réaliser une carte de France savoureuse. Mais le grand succès de ces biscuits résidait dans la confection d’un gâteau dont on trouve encore aujourd’hui la recette en ligne. Facile à réaliser, demandant peu de matières premières si ce n’est 24 biscuits trempés dans un café fort et disposés en couches, le gâteau permettait de régaler environ six convives. Aujourd’hui, ces biscuits et gâteaux « au goût d’enfance » semblent revenir à la mode, comme une bouffée de nostalgie en plein XXIème siècle.


Jean-Louis Hebrard

Comme sur des roulettes

Les jeunes qui avancent avec souplesse sur un skateboard ne se doutent pas qu’à l’époque de leurs grands-parents on dévalait les pentes à bord d’une planche à roulettes. Elle présentait toutefois un aspect bien différent, n’était pas affublée d’un nom anglo-saxon, étant simplement nommée carriole, n’avait pas été achetée dans un magasin spécialisé, mais construite patiemment après une longue recherche des pièces nécessaires à sa mise au point. Il n’était pas bien difficile de trouver une planche et quelques morceaux de bois pour construire la carlingue. Pour les clous, il suffisait de demander aux adultes de pouvoir chercher dans les innombrables boites en métal dans lesquelles on entreposait les clous, vis et autres boulons. Les adultes qui venaient de sortir des restrictions de la guerre avaient l’habitude de récupérer tout ce qui pouvait servir un jour ; aussi les remises, garages et autres appentis regorgeaient-ils d’innombrables trésors.

Modèle à trois roulements
Modèle à trois roulements

Si les clous étaient tordus, il était facile de les redresser, tout le monde sachant réaliser cette opération. Reconstituer les boulons demandait un peu de patience et de pratique pour retrouver l’écrou adapté. La construction de la carriole relevait donc d’une certaine débrouillardise qui confinait à l’exploit pour trouver les trois ou quatre roulements à billes, produits extrêmement précieux. Quand tout était réuni, la réalisation de l’engin pouvait débuter. Le plus difficile était d’installer la petite planche supportant le roulement de l’avant avec le boulon qui permettait de la faire pivoter. En effet, c’était le système qui permettait de diriger plus ou moins bien la carriole. Il pouvait alors se manœuvrer soit avec les mains grâce à une corde, ou pour les plus experts, avec les pieds. Il était indispensable de bien se caler et de s’asseoir sur la planche avant de s’élancer dans la pente. Les roulements à billes faisaient un bruit pas possible, renforçant l’impression d’être à bord d’un véritable bolide. Quand une erreur de pilotage ou un obstacle sur la chaussée survenaient, les chutes étaient terribles. Les genoux du conducteur en gardaient longtemps le souvenir. Les plaies et les bosses n’étaient rien en regard des accrocs et déchirures sur les vêtements. Ces derniers entraînaient souvent de belles réprimandes de la part des parents.
Les descentes un peu prononcées rassemblaient tous les adeptes de sensations fortes. On y organisait des semblants de compétitions permettant aux plus virtuoses de s’illustrer.
Si la planche à roulettes était plus utilisée par les garçons, ce n’était pas le cas pour les patins, pratiqués indifféremment par les filles et les garçons. De même que le vélo, la paire de patins à roulettes faisait l’objet d’un choix étudié. Il faut dire que les marques étaient nombreuses, proposant toutes des modèles à trois ou quatre roues, réglables en longueur que l’on fixait aux chaussures à l’aide de lanières en cuir.

Une des marques de patins en vogue (Collection privée)
Une des marques de patins en vogue (Collection privée)

Sur quoi peut-on appuyer son choix ? Les patins à roulettes Speedy, marque lyonnaise des établissements Masson, misent alors sur le nom à consonance anglo-saxonne, évoquant la vitesse et la virtuosité. De plus, ses modèles sont équipés d’un système de roues fixées par des cliquets. Pour d’autres, c’est la robustesse que met en avant l’appellation Solido.
Quant aux patins Jack, cette marque française promet « l’excellence dans la simplicité » assurant confort de fixation et facilité de réglage.
En dehors d’un achat en magasin, il était possible de gagner une paire de patins en collectionnant des points de fidélité comme le proposaient les magasins Casino.
Bien équipé, il suffisait de sortir dans la rue pour faire du patin à roulettes. À la différence des planches à roulettes tributaires de la pente, on patinait partout en liberté, la circulation automobile étant encore assez réduite. Tout était bon, les trottoirs quand il y en avait, les chaussées qui commençaient à être goudronnées, les cours et les places publiques. Bernard Demory dans son ouvrage « Au temps des cataplasmes – La France d’avant la télé » raconte ainsi ses débuts en patins : « Sur les allées cimentées […] trouées de nids de poules, nous tentions de rouler avec grâce. Les roues métalliques et les courroies qui attachaient nos patins aux pieds et se desserraient toujours ne facilitaient pas les exploits ». Mais quel plaisir de se lancer à toute vitesse avant d’amorcer un large arc de cercle pour tourner et repartir dans l’autre sens ! Patiner en arrière demandait plus de maîtrise, mais avec un peu de persévérance on finissait par y arriver. Pour aller encore plus vite, il était possible de s’accrocher à l’arrière d’un vélo et de se faire remorquer sans effort tout en gardant son équilibre. Les chutes pouvaient être au programme, surtout lorsqu’un gravier ou un petit caillou venait bloquer une roue du patin. Nous étions bien loin de la virtuosité de Charlie Chaplin que nous avions vu au cinéma dans le film « Les Temps Modernes » lorsqu’il tourne et virevolte dans le grand magasin après sa fermeture sous les yeux admiratifs de Paulette Godard. Toutefois, nos patins à roulettes nous ont procuré bien du plaisir, et lorsque l’on voit aujourd’hui les jeunes générations s’entrainant dans des skate-parcs aménagés à leur intention, on se dit que le bonheur « sur roulettes » n’est pas près de disparaître.


Jean-Louis Hebrard

Grande boucle et petits vélos

Dans les années 50, Bartoli et Louison Bobet sont, plus que les joueurs de football, les héros sportifs des jeunes générations. La télévision n’étant pas encore dans tous les foyers, c’est avec la radio que l’on vibre aux exploits de Koblet le Suisse, du Luxembourgeois Charly Gaul, des Français Darrigade et Bobet et bientôt de Poulidor, vainqueur de l’étape Briançon à Aix-les-Bains en 1962.
Casquettes et visières récoltées au passage de la caravane du Tour de France enchantent les enfants qui revivent à travers le jeu des « petits coureurs » l’excitation qu’a procurée le passage des champions. L’entreprise Picon de Saint-Félix édite à cette époque un jeu de petits cyclistes. Dans une réclame, deux enfants en parlent avec enthousiasme. « Il paraît que c’est comme le Tour de France cycliste » explique l’un d’eux. Sur un protège cahier on peut voir le jeu de la Mère Picon.

Un protège-cahier (archive privée)
Un protège-cahier (archive privée)

Il est conçu selon le même principe que le jeu de l’oie. Les pions sont remplacés par les figurines des coureurs cyclistes. Un texte placé à l’intérieur du protège-cahier invite les futurs joueurs à se placer dans l’ambiance de la Grande boucle. « Oui, c’est un véritable Tour de France cycliste » déclare un garçon qui poursuit : « Il y a des équipes de coureurs de tous les pays, des sprints terribles tu sais, et tu peux diriger une équipe de cinq coureurs ». Et de rajouter : « Oui, tu arranges la course comme tu veux, tu es le directeur sportif de tes coureurs, si tu gagnes une prime, tu peux en faire profiter celui de tes coureurs qui est le plus mal placé. Tu te débrouilles comme tu veux, et si tu es malin, tu peux grouper toute ton équipe pour gagner le Tour ». Une étude très sérieuse publiée en 2020 dans la revue « Sciences sociales et sport, n°16 » sur « Les figurines cyclistes » nous apprend qu’elles deviennent « après 1945 des jouets de sport pour enfants et des objets d’héroïsation… s’en tenant aux codes des champions routiers ». Ces figurines font alors le bonheur des garçons du « baby boom ». Fabriquées principalement par la fonderie Roger à Courtenay dans le Loiret, ces figurines en zamak (alliage de zinc, aluminium, manganèse et cuivre) puis en plastique sont alors produites en grandes quantités (jusqu’à près de 500 000 à l’orée des années 60). Elles présentent les coureurs dans toutes les positions des champions cyclistes, sprinter, coureur sur le plat ou en danseuse pour les ascensions… Petits jouets qui firent la joie des enfants des années 50 comme le rapporte aujourd’hui Martin Péneau sur son site En danseuse : « Toutes les raisons étaient bonnes pour sortir les cyclistes miniatures de leurs boites. Parce que l’on s’ennuyait, parce qu’il pleuvait en plein été, ou au contraire, parce qu’il faisait trop chaud. Jouer avec les petits cyclistes …était une superbe récréation, un moment passionnant, captivant ».

Figurines cyclistes et billes (collection privée)
Figurines cyclistes et billes (collection privée)

Les petits cyclistes ne circulaient pas uniquement sur une piste façon jeu de l’oie. On jouait aussi en extérieur sur tous les terrains, jardin ou balcon, sur du sable ou en terrain plus boueux. Il fallait tracer au préalable le circuit sur lequel on allait s’affronter. Chaque joueur faisait avancer son coureur à l’aide d’une bille propulsée d’une pichenette. Bien évidemment, rien ne pouvait remplacer les sensations éprouvées lors du passage de Tour et de son impressionnante caravane. En complément des champions, c’est elle qui capte l’attention des jeunes générations pour la variété des véhicules et des objets, cadeaux et autres « réclames » distribués. Avec un peu de débrouillardise et pas mal de chance on peut rapporter des chapeaux en papier, des visières ou encore des autocollants et porte-clés célébrant la chicorée Leroux, la moutarde Amora, les stylos Reynolds et Bic, la lessive Bonus, les grands journaux. Quel plaisir de voir arriver le gros Bibendum de Michelin perché sur son fourgon Renault suivi par le « bi bouteille » Butagaz. Dans le défilé des marques, celles qui concernent les boissons semblent dominer avec en tête les apéritifs Cinzano, St-Raphaël, Berger. La marque Byrrh se remarque avec son énorme tonneau installé sur un Renault de 1400 kg de couleur rouge et blanc. La liqueur apéritive Suze bénéficie du prestige d’Yvette Horner, célèbre vedette de l’accordéon.

Yvette Horner sur une Traction Avant
Yvette Horner sur une Traction Avant

Dans la caravane, elle ne passe pas inaperçue, juchée sur le toit d’une Citroën Traction Avant, en robe multicolore et sombrero mexicain. Elle va accompagner à onze reprises la caravane du Tour entre 1952 et 1963 et devenir peu à peu la « reine du musette ». On peut l’entendre plusieurs fois à Aix-les-Bains entre 1954 et 1962 où elle joue à l’arrivée de l’étape ses plus beaux succès comme Domino, Perles de cristal ou Le Dénicheur. Le public se presse pour l’entendre et l’encourage par de sympathiques « Va-y Vevette ». C’est l’époque où les Français, en famille, se passionnent pour tous les spectacles qu’offre la « Grande boucle ». Plusieurs fois, la ville d’Aix-les-Bains est en fête lors de l’arrivée d’une étape du tour de France. Quatre fois, de 1951 à 1960, les coureurs qui se sont lancés au départ de Briançon y achèvent les deux cents kilomètres d’une belle étape de montagne. De prestigieux noms du cyclisme s’y illustrent comme Charly Gaul en 1958. Ce mercredi 16 juillet, le Luxembourgeois a lâché tous ses adversaires et repris plus de douze minutes à Géminiani. Avec quatre cols au programme de la journée dont le Lautaret pour commencer et le col du Granier pour finir, la performance de Charly Gaul est d’autant plus remarquable qu’elle est courue sous une pluie glaciale. Un autre exploit est signé sept ans plus tôt par le Suisse Hugo Koblet lors de l’étape reliant Aix-les-Bains à Genève. Le vendredi 27 juillet, les coureurs s’élancent de la cité thermale pour un contre la montre de 97 kilomètres.

Traversée d'Albens (archives B. Fleuret)
Traversée d’Albens (archives B. Fleuret)

Dans le peloton il y a du beau monde dont Coppi, Bartali, Bobet, Robic. Le départ est donné sur la nouvelle avenue Franklin Roosevelt tracée au milieu des zones maraîchères de la ville. Il est 14h32 lorsque le maillot jaune Koblet s’élance en dernier. Par Albens, Bloye et Rumilly, le parcours est d’abord facile pour ce champion qui excelle aussi bien dans la montagne que sur le plat. Puis à partir d’Hauteville jusqu’à La Roche le profil devient plus sinueux, difficile. Cela n’empêche pas Koblet de maintenir une moyenne supérieure à 36km/h, de reprendre les douze minutes qui le séparent de Géminiani et d’entrer dans le stade de Genève à 17h11, bouclant le parcours en 2h39′.
Dix ans plus tard, en juillet 1962, le public aura l’occasion d’applaudir un nouveau champion, Raymond Poulidor vainqueur de l’étape Briançon/ Aix-les-Bains. Désormais c’est la rivalité Anquetil/Poulidor qui animera nos courses de petits cyclistes en plastique.

Jean-Louis Hebrard

Conférence : fête de la Terre à la Biolle

Le vendredi 24 février à 20h30, Kronos vous invite à une conférence nature et un film : « fête de la Terre à la Biolle », qui seront suivis d’un diaporama-débat sur les vieux métiers.

Cette soirée aura lieu à l’Espace Patrimoine, 177 rue du Mont-Blanc à Albens.

La salle sera ouverte dès 19h30 pour les personnes souhaitant en profiter pour visiter l’espace patrimoine.

L’entrée est libre et gratuite, sous réserve de place : les réservations sont conseillées par e-mail.

Venez nombreux !

Un dessin de Rogersam à la « Une » du Progrès

Tout au long de l’année 1960, de nombreuses manifestations sont organisées pour marquer le centenaire du Rattachement de la Savoie à la France. La presse participe évidemment à cet important évènement. Ainsi le Progrès (fort lu à l’époque dans l’Albanais) publie-t-il un numéro spécial sous le titre « Le Progrès témoin de 100 ans de Savoie française ». Un bel exemplaire de ce numéro a dernièrement été offert à Kronos par un habitant de La Biolle, monsieur Bernard Guerse.

Le Progrès - témoin de 100 ans de Savoie française

Sur fond de montagnes, une jeune femme en sabots coiffée d’un bonnet phrygien (personnalisant la Vème République) reçoit l’écusson savoyard à croix blanche des mains d’une jeune femme en costume savoyard, coiffée de « la Frontière ». Dans le ciel, l’aigle du second Empire, deux coqs symbolisant les IIIème et IVème Républiques balisent le siècle écoulé depuis 1860. Ce dessin de presse est significatif de ce début des « années 60 », du retour du Général au pouvoir. La France qui perd ses colonies et se recentre alors sur ce que l’on va nommer « l’hexagone* » tient à célébrer avec force ce centenaire. L’auteur, Roger Samard, signe son dessin « Rogersam ». Ce dessinateur de presse est alors fort connu pour ses publications dans la grande presse (France-Dimanche, Match, Ici Paris, La Vie Catholique) et dans la presse régionale. Il entre en 1953 au Progrès de Lyon où il devient très vite un dessinateur attitré. Pendant plus de vingt ans, ses dessins, ses illustrations, amuseront les lecteurs de ce grand quotidien qui va souvent lui réserver sa « Une » en couleur et même la « quatrième de couverture » comme c’est le cas pour ce numéro.

Quatrième de couverture de Rogersam

Son graphisme plutôt amusant se retrouve aussi dans des publications humoristiques auxquelles il participe (Cent blagues, Éclats de rire). Beau-frère de Frédéric Dard, il réalisera les couvertures et les illustrations pour deux volumes de San Antonio.

Jean-Louis Hébrard

* Voir l’article sur ce sujet dans Les lieux de mémoire, tome 1.

Kronos et le marché de Noël : une belle histoire

À nouveau Kronos était présent au marché de Noël d’Albens. Un emplacement avait été mis à notre disposition à l’entrée de la salle d’animation juste à côté du fauteuil du père Noël. Nous avons rapidement noué de bonnes relations avec ce dernier qui a bien voulu être photographié en compagnie de Denis, Jean-Louis et Raymond.

Qu’il est grand ce père Noël !
Qu’il est grand ce père Noël !

Bien visible, notre stand a été bien fréquenté et nous avons vendu pas mal de revues et de cartes postales (collection B.Fleuret) pour une somme dépassant cinquante euros.

En discussion (cliché J Thomé)
En discussion (cliché J Thomé)

Une présence qui a permis aussi de multiplier les contacts, d’apprendre et d’échanger.

Il faisait un peu froid à ce samedi matin 10 décembre (cliché J Thomé)
Il faisait un peu froid à ce samedi matin 10 décembre (cliché J Thomé)

Un remerciement à l’association « Anim’actions » et à Christel Sacco pour leur accueil. Rendez-vous est pris pour « l’an qué ven » !

Kronos participe au téléthon 2022

Cette année Kronos proposait comme participation au téléthon une balade à travers Albens pour découvrir le petit patrimoine local (souvent peu connu), et pour offrir une visite de l’Espace patrimoine sous la conduite de Raymond George et de Jean-Louis Hebrard. Une participation de deux euros était demandée aux inscrits.

Une dizaine de personnes s’est retrouvée vers 10h devant le Centre administratif, lieu de départ de la balade. Tout commence par la découverte de l’inscription latine installée devant la mairie, qui permet d’évoquer l’importance d’Albens à l’époque de l’empereur Trajan au IIème siècle.
La seconde étape nous conduit au bord de l’Albenche toute proche, où l’on parle des dangers mais aussi des ressources qu’offrait cette rivière autrefois. La grande digue achevée en 1910, les escaliers de l’ancien lavoir, le pont sarde qui enjambe la D 1201 offriront l’occasion de raconter quelques moments de la vie d’antan.

Le lavoir est mentionné sur ce plan de 1908.
Le lavoir est mentionné sur ce plan de 1908.

Une troisième étape fait la part belle à la fontaine publique construite en 1836 en bordure du carrefour central du village, et qui nécessiterait aujourd’hui d’être l’objet d’une plus grande protection.

La fontaine publique de 1836 appelée aussi « le bornio ».
La fontaine publique de 1836 appelée aussi « le bornio ».

La visite de l’ancien cimetière d’Albens (quartier du paradis) constituait l’étape suivante. Elle a offert l’occasion de parler encore une fois de l’antiquité du lieu (colonne romaine), mais aussi de l’ancienne église, détruite au milieu du XIXème siècle, et du cimetière avec ses tombes célèbres, dont celle du général Mollard.

Colonne romaine dites « des curés ».
Colonne romaine dites « des curés ».

Le passage par l’Espace patrimoine et ses collections d’objets et maquettes clôturait vers 12h cette visite. À la demande des participants, nous rappelons que des visites de ce genre peuvent être organisées à la demande en passant par notre site www.kronos-albanais.org

Les collections de l’Espace patrimoine
Les collections de l’Espace patrimoine

Kronos accueille la Savoisienne Philanthropique de Lyon

Fondée en octobre 1878, c’est une société qui avait à ses débuts comme mission principale l’accueil des nombreux savoyards venus travailler à Lyon, avec un caractère philanthropique et mutualiste affirmé (bureau de placement, caisse de retraite, orphelinat et secours). Après 1945, l’aspect mutualiste disparaît peu à peu pour laisser la place à des activités culturelles et de loisirs.

Ainsi, l’association Kronos accueillait-elle, samedi 1er octobre, la Savoisienne Philanthropique de Lyon et son président pour une découverte des sites naturels et historiques autour d’Albens. La petite pluie fine de la journée n’a pas empêché les Savoyards de Lyon et des membres de Kronos de parcourir les chemins autour de Crosagny, pour une visite commentée par un expert des plantes, des insectes et des oiseaux, Marius Bonhomme.

Sur le ponton de Crosagny (cliché Bernard Fleuret)
Sur le ponton de Crosagny (cliché Bernard Fleuret)

Les gorges du Sierroz étaient au programme de l’après-midi. Accueilli par la présidente de l’association, le groupe allait découvrir, sous la conduite de Denis Choulet, les caractères géologiques et la riche histoire de ces gorges, dont la stèle érigée à la mémoire de Madame de Broc.

Entre les deux, une halte gourmande à l’Auberge du Clocher permit au groupe de reprendre un peu de réconfort. C’est à l’initiative de André Berthet que nous devons cette belle rencontre que l’on espère voir se renouveler.

Une journée du patrimoine avec Kronos

Comme chaque année, Kronos histoire et patrimoine de l’Albanais se devait d’y participer, cette année ayant comme thème : « Du Bornio au Paradis »

Sous la houlette de Jean-Louis Hébrard et de membres de l’association, une quinzaine de passionnés d’histoire locale ont déambulé du Centre Administratif au lieu-dit « le Paradis » à Albens.

On a évoqué, entres autres, l’histoire de l’Albenche qui traverse Albens, cours d’eau pas toujours tranquille ; le Bornio fontaine emblématique du bourg ; l’ancien cimetière où repose Philibert Mollard… et répondu ainsi à de nombreuses questions de participants très intéressés.

Durant le cheminement, quelques infos sur l'Albenche et ses lavoirs aujourd'hui disparus
Durant le cheminement, quelques infos sur l’Albenche et ses lavoirs aujourd’hui disparus

Deux heures de découvertes du patrimoine local souvent méconnu, avec toujours les commentaires pertinents des « conférenciers » de service de de l’association.

La balade s’est terminée à l’espace patrimoine par un bonus, la visite commentée de ses vitrines, et pour certains une belle découverte !

Questions, discussions, témoignages, souvenirs… se sont poursuivis devant quelques rafraichissements bienvenus et mérités.

Un bel après-midi qui sera renouvelé, n’en doutons pas, l’année prochaine.