Archives par mot-clé : Albens

Journées du Patrimoine 2022 : du bornio au Paradis

Samedi 17 septembre de 14h30 à 16h30 venez découvrir le petit patrimoine local d’Albens sous la conduite de Jean-Louis HEBRARD de l’association Kronos. Pendant ce temps, l’Espace Patrimoine sera ouvert.
Au programme :
Inscription latine du IIème siècle.
Lavoir dans l’Albenche (escalier d’accès).
Croix de mission du XIXème siècle.
Fontaine de 1836 appelée aussi « Bornio ».
Colonne romaine à l’ancien cimetière au quartier du Paradis.
Visite commentée de l’Espace patrimoine et ses collections archéologiques et historiques (rue du Mont-Blanc à Albens).

Modalités pratiques :
Groupe de 30 personnes au maximum.
Inscription conseillée, par mail : contact@kronos-albanais.org
Annulation possible si conditions atmosphériques difficiles.

Le borgno à Albens
Le borgno à Albens
Journées du Patrimoine 2022

Don d’un ancien traîneau à Kronos

Ce vendredi 14 avril, la famille Matthiez a offert à Kronos un traîneau datant de la première moitié du XXème siècle, en présence de la maire déléguée d’Albens, Claire Cochet.

C’est un traîneau à neige de 2 à 3 places, avec le cocher à l’arrière sur un siège de cuir rembourré.

À quoi pouvait-il servir ? Provient-il d’une station de montagne, comme le Revard, avant la démocratisation de la voiture ? Appartenait-il au médecin de l’époque ?

Si vous avez une idée, n’hésitez pas à nous contacter !

Une exposition de Kronos au centre administratif d’Entrelacs

En vous rendant à la bibliothèque, venez découvrir la nouvelle exposition « Albens 1900 : dix clichés retrouvés ». Des photographies surprenantes accompagnées de courts textes sur la vie du village il y a 120 ans. Des militaires stationnent devant l’église, une fanfare se met en marche, on processionne pour la Fête Dieu dans la Grand rue, femmes et hommes posent tranquillement dans le carrefour, à la gare, une énorme locomotive à vapeur s’apprête à partir.

En pleine installation dans l’escalier, vers la bibliothèque.
En pleine installation dans l’escalier, vers la bibliothèque

L’exposition devrait être visible durant quelques mois. L’association remercie la commune d’Entrelacs pour son accueil.

Bonne visite !

La revue 37 est sortie !

Le numéro 37 vient de sortir, comme l’an dernier intégralement en couleurs. 

Au sommaire :

Vous pouvez la trouver aux points de vente suivants :

  • Maison de la presse à Albens (Entrelacs)
  • Maison de la presse à La Biolle
  • Maison de la presse à Saint-Félix
  • Boulangerie Challe à Bloye
  • Carrefour Market de Grésy-sur-Aix
  • Hyper U de Rumilly
  • Espace Leclerc de Drumettaz
  • Maison de la presse Avenue de Genève à Aix-les-bains
  • Maison de la presse du pont neuf à Rumilly

Bonne lecture !

Kronos va à l’école « l’Albanaise » – suite

L’association Kronos peut intervenir dans les écoles d’Entrelacs à la demande des enseignants. Ce fut le cas durant deux après-midi du lundi pour les classes de CE2, CM1 et CM2 de Fanny Tona, la directrice de l’Albanaise, et de ses collègues Véronique Perrel et Émilie Rotat.

albanaise

C’est un des thèmes au programme d’histoire, la Grande Guerre, qui était abordé avec les classes. Une présentation d’objets des poilus (casques, décoration, gourde, masque à gaz, douille d’obus, lettres et journaux) retint d’abord l’attention des enfants qui réinvestirent ce qu’ils avaient préparé avec leurs professeurs.

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La vie des hommes, des femmes et des enfants de l’Albanais fut ensuite présentée à travers un « power point » riche en exemples locaux telle la rédaction d’un élève de Saint-Félix décrivant la façon dont il avait vécu la mobilisation générale d’août 1914. L’association se félicite de l’intérêt que l’équipe éducative et les élèves portent à ces séances. Rendez-vous a été pris pour la rentrée prochaine.
Pour connaître les thèmes que l’association est en mesure de proposer, il suffit de nous contacter via le site www.kronos-albanais.org.

Kronos va à l’école « l’Albanaise »

C’est dans les classes de CP et CE1 de M-F. Eynard et C. Moggi que l’association Kronos s’est rendue ces derniers jours pour faire ensemble de « l’histoire à reculons ». À partir de montages numériques, les élèves ont pu remonter le cours de l’histoire locale jusqu’au début du XXème siècle. Photographies et cartes postales étaient mises à contribution pour voir les transformations de la grande rue qui traverse Albens. Partant de l’axe très fréquenté que les élèves connaissent bien, nous sommes passés aux temps plus calmes des grands-parents avec peu de voitures jusqu’au carrefour des années 1920 qui servait de place pour le marché hebdomadaire.

La place centrale
La place centrale

Une seconde séance a été consacrée à l’histoire des écoles d’Albens sur la même période.
Il fut question du temps de l’écriture à l’encre, des porte-plumes et des buvards, du tableau noir et de la belle écriture mais aussi du célèbre certificat d’études primaires que l’on passait quand on quittait l’école à treize/quatorze ans. Une belle carte postale du photographe E. Reynaud montrant les écoles vers 1910 clôturait ce voyage dans les temps anciens.

Le groupe scolaire
Le groupe scolaire

À la demande des enseignants, l’association Kronos peut intervenir dans les classes sur des sujets variés (archéologie, château de Montfalcon, Napoléon, Grande guerre et Guerre 1939-1945, la vie autrefois…). Il suffit de nous contacter en se connectant sur notre site www.kronos-albanais.org et de prendre rendez-vous.

Kronos et les sorties du patrimoine

Le samedi 19 septembre, à l’occasion de l’édition 2020 des Journées européennes du patrimoine, l’association Kronos a proposé une visite de l’église d’Albens suivie le lendemain par une promenade dans le lit de l’Albenche. C’est une vingtaine de personnes qui malgré le contexte sanitaire ont répondu présentes pour découvrir l’histoire mouvementée de la construction de l’église. Elles ont aussi pu s’informer sur la réalisation des sculptures, vitraux et autres éléments de décor.

Visite de l'église
Visite de l’église

Dimanche 20 septembre, une quinzaine de personnes ont descendu l’Albenche. Depuis Pouilly jusqu’au pont sur la départementale 1201, les pieds dans l’eau mais la tête au sec, les participants ont découvert le rôle que joue et a joué la rivière dans l’histoire du village. Elle fut un danger avec de terribles crues dont il a fallu se protéger durant des siècles à l’aide de digues dont la dernière, plus solide, achevée en 1914, sert encore de protection au village.

Elle était aussi une source d’énergie recherchée ce qui explique l’installation de nombreux ateliers sur ses rives comme l’atelier Dhelens. Fut aussi évoqué la construction d’une réplique de la grotte de Lourdes vers 1935 ainsi que le rôle d’animation de la vie sociale avec les traces d’un lavoir à proximité du pont sur la départementale.

Déambulations dans l'Albenche
Déambulations dans l’Albenche

Journées du Patrimoine 2020 : 19 et 20 septembre

Pour les Journées Européennes du Patrimoine, les samedi 19 et dimanche 20 septembre Kronos vous invite à deux visites guidées et gratuites :

  • Samedi 19 septembre à 14h et à 15h15
    Visite de l’église d’Albens, une vieille dame à découvrir
    Rendez-vous devant l’église
  • Dimanche 20 septembre à 14h et 15h15
    Promenade dans l’Albenche et histoire du village
    Se munir de bottes et bâtons. Annulée si pluie. Rendez-vous aux jardins de l’Albenche.

Inscriptions conseillées, en précisant la visite et l’horaire choisis : les places sont limités.
E-mail de contact : contact@kronos-albanais.org

journeespatrimoine2020

Notre-Dame du Grand Retour – Albens 1946

Le photographe a saisi le moment où la grande statue de la Vierge à l’Enfant franchit le porche de l’église d’Albens. Nous sommes en 1946.

La statue de Notre Dame de Boulogne (archive Kronos)
La statue de Notre Dame de Boulogne (archive Kronos)

Toute la façade de l’église est décorée de branchages, le fronton barré d’un « Ave-Maria » en lettres majuscules, réalisé avec des fleurs soigneusement disposées. On voit au premier plan la remorque en forme de camionnette sur laquelle sera placée la grande statue blanche qui s’approche. Ce cliché et quelques autres nous plongent dans un évènement religieux appelé le « Grand Retour », c’est-à-dire la pérégrination de « Notre-Dame de Boulogne » à travers toute la France entre 1943 et 1946.

La statue – dessin réalisé à partir d'une photographie.
La statue – dessin réalisé à partir d’une photographie.

Pourquoi une « Vierge nautonière » c’est-à-dire assise sur une barque, très vénérée à Boulogne-sur-Mer, se retrouve-t-elle promenée dans toute la Savoie ? Pour quelle raison parle-t-on aussi à son sujet de « Grand Retour » ?
Tout commence au Moyen-âge lorsqu’une apparition de la Vierge Marie sur les rivages de Boulogne-sur-Mer donne naissance à un pèlerinage qui existe encore aujourd’hui. Une statue de la Vierge était alors vénérée par tous ceux et celles qui espéraient le retour d’un être cher, marin parti au large ou soldat expédié loin de chez lui par la fureur de la guerre. Durant la Seconde Guerre mondiale, quatre reproductions moulées de la Vierge nautonière furent envoyées à Lourdes. En 1943, l’Eglise catholique décida de faire circuler ces reproductions à travers la France selon quatre itinéraires remontant vers Boulogne-sur-Mer. L’un d’eux va parcourir les trois départements de l’Ain, de la Savoie et de la Haute-Savoie.
Venue du diocèse de Belley, la statue de Notre-Dame du Bon Retour va circuler dans les diocèses de Savoie du mois de mai au 15 août 1946 avant de gagner la Haute-Savoie.

La statue sur son chariot (archive Kronos)
La statue sur son chariot (archive Kronos)

De belle dimension, la statue pèse 160 kg. On la remarque de loin posée sur un chariot tiré d’une paroisse à l’autre par des hommes que suit une bonne partie de la population. La blanche silhouette, posée sur sa remorque, atteint deux mètres de haut. Elle est régulièrement repeinte afin de maintenir son aspect immaculé. Assise sur sa barque, la Vierge porte sur son bras gauche l’Enfant. Leurs couronnes sont dorées tout comme le cœur que tient dans sa main la Vierge et le globe entre les mains de l’Enfant.
L’arrivée de la statue dans la paroisse a été préparée depuis plusieurs semaines par le curé et les familles. Transportée jusqu’à la limite de la paroisse de La Biolle, le chariot portant la Vierge est pris en main par les fidèles d’Albens. Le curé fait chanter le « Salve Regina » et réciter des « Ave ». La foule grossit à mesure que l’on approche de l’église. La procession passe entre les maisons toutes décorées de fleurs, guirlandes, arches, branches de sapins, arbustes et drapeaux.

Le village décoré (archive Kronos)
Le village décoré (archive Kronos)

Arrivé devant l’église, on va déposer la statue sur une estrade fleurie à l’intérieur du chœur. Un immense « SALVE REGINA » inscrit sur une banderole traverse tout le fond de la nef. Des guirlandes tombent de la voute comme autant de vagues majestueuses. Elles entourent une belle étoile à cinq branches. Dans l’entrée, enfin, une autre banderole proclame en lettres majuscules « Chez nous soyez reine ». L’ensemble est à la hauteur de la ferveur mariale, de ce regain de foi que provoque le « Grand Retour ».

La nef de l'église d'Albens (archive Kronos)
La nef de l’église d’Albens (archive Kronos)

Louis Pérouas, dans un article intitulé « Le grand retour de Notre-Dame de Boulogne à travers la France (1943-1948) », décrit ce qui se passe alors : « À 21 heures débute le veillée mariale. L’église se remplit de plus en plus ; il y avait longtemps qu’on n’avait vu pareille foule venue aussi des paroisses voisines… Un prédicateur dirige la prière, faisant alterner les dizaines de chapelets, les cantiques, les invocations… À minuit commence la messe. Au moment de la communion, les assistants lisent à haute voix le texte de la consécration à Marie sur le feuillet distribué et le signent ; ils viendront le déposer dans la barque… y joignant une offrande ou un simple billet intime. Après la messe les missionnaires vont dormir. Mais la garde continue toute la nuit… À 8 heures, nouvelle messe… puis c’est l’adieu. Un cortège, plus nombreux que la veille, escorte la madone jusqu’aux limites de la commune où la statue est prise en charge par une autre paroisse ». Venue de La Biolle jusqu’à Albens, la statue reprendra sa route vers Saint-Félix puis vers d’autres paroisses du diocèse de Chambéry.

Départ de la statue accompagnée par un missionnaire (archive Kronos)
Départ de la statue accompagnée par un missionnaire (archive Kronos)

Après Chambéry, la statue parcourt le diocèse de Maurienne. La Chambre accueille le cortège le 4 et 5 juillet 1946. Puis c’est le tour de Saint-Jean-de-Maurienne pour atteindre enfin Modane en ruine le 15 juillet. Le passage dans la cité meurtrie est ainsi rapporté dans un article de la « Semaine Religieuse » du moment : « Dans ce tragique décor de ruines lamentables qui commencent à peine à se relever, cette visite prend un sens nouveau et poignant pour les trois milles sinistrés revenus s’installer dans les décombres ». Comme l’écrit l’historien Louis Perouas : « On peut dire qu’après 1945, le Grand Retour reste encore favorisé par le drame de la guerre ». Souvent, rajoute-t-il, « les anciens prisonniers, déportés, requis du STO se relaient, soit pour traîner le char, soit pour monter la garde d’honneur durant la nuit ». Quant aux familles dont un homme n’est pas encore rentré, demande peut être faite à Notre-Dame du Grand retour.

Carte d'après article de L. Perouas
Carte d’après article de L. Perouas

La statue passe ensuite en Tarentaise par le Perron-des-Encombres, un véritable tour de force car on emprunte un chemin muletier. La vallée des Belleville la reçoit ensuite avant qu’elle ne parvienne dans la cité d’Albertville. La jonction avec le diocèse voisin d’Annecy se fera le 15 août à Ugine où les évêques des deux diocèses assurent la passation. La vierge nautonière entame alors un long parcours en Haute-Savoie. Une histoire qui fera l’objet d’un autre article.

Jean-Louis Hebrard