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JEP – promenade patrimoniale du dimanche 21/09/2025

Nous étions plus de vingt-cinq personnes regroupées devant l’Espace patrimoine pour partir à la découverte de l’architecture rurale (pisé) et de la gestion de l’eau dans l’Albanais (rivière, lavoir, moulin, bassin régulateur de crue).

Nous prenons un petit temps d’échange au cours duquel Jean-François Braissand, maire d’Entrelacs, passe nous voir et nous souhaiter de belles découvertes. Malgré le temps maussade, nous voilà partis en direction de Marline et d’Orly par le « chemin sous-bois » qui longe la voie ferrée. Notre reporter photographe, Annie, en profite pour faire depuis le bord des voies un nouveau cliché de notre groupe.

Quelques temps après, nous effectuons une pause sur le pont qui enjambe l’Albenche, l’occasion pour Jean-Louis de donner quelques explications sur la rivière et de répondre à diverses interrogations.

À l’aide d’un croquis sont abordés l’origine ancienne du nom de la rivière, le tracé rapide de son cours, les crues de ce torrent, les aménagements réalisés pour s’en protéger.

Après être montés jusqu’au lieu-dit « La Curiaz », le groupe se retrouve devant un beau bâtiment construit en pisé.

René explique l’intérêt de ce mode de construction traditionnel que l’on retrouve dans tout l’Albanais et nous fait partager tout son savoir sur ce matériau (mélange d’argile et de gravier).

La pluie ne menace pas encore trop, ce qui nous laisse le temps d’atteindre Marline et son lavoir.

Un édifice public réalisé au début du XXème siècle grâce au concours de l’épouse du député de l’époque, Théodore Reinach. C’est ce que l’on peut lire sur une plaque émaillée, hélas un peu abîmée, visible sur une poutre de la toiture.

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La réalisation de ce petit édifice est à replacer dans le mouvement de construction de lavoirs et bassins qui se développe dans la seconde partie du XIXème siècle, élément central d’une conquête de l’hygiène quotidienne à une époque où l’eau n’arrivait pas automatiquement au robinet de la cuisine. À Marline, l’accès à l’eau avait gagné en proximité (l’Albenche et la Deysse étant assez éloignées du hameau).

Les échanges vont bon train, on évoque cet endroit comme lieu d’échange des nouvelles, on se questionne sur l’organisation de ce lavoir lorsque, la pluie s’intensifiant, nous décidons d’abréger notre programme pour regagner au plus vite l’Espace patrimoine.
Nous y retrouvons Bernard qui a préparé une belle collation pour tous ceux qui ont désiré rester un instant. Merci à Marius pour toutes les informations botaniques dont il nous a fait profiter tout au long du chemin et à Annie pour le reportage photographique. Le mot de la fin reviendra à Pascale Rousseau pour cette belle remarque: « le patrimoine a été bien arrosé ».


PS – aux dernières nouvelles, personne ne s’est enrhumé !


Jean-Louis Hébrard

Aux jardins de l’Albenche – 14 mai 2023

Comme tous les ans, Kronos était présent à la journée « troc plantes » organisée par l’association des « Jardins de l’Albenche ».

Le trio sous le barnum (Cliché Jacques Thomé)
Le trio sous le barnum (Cliché Jacques Thomé)

La journée pluvieuse ne nous a pas interdit d’assurer notre présence grâce au barnum installé par les services de la commune à la demande de Raymond. De grandes grilles nous ont permis d’installer les panneaux conçus et réalisés par René et Jean-Louis, panneaux consacrés au thème de l’eau et à l’Albenche.
Le public attiré par cette thématique a beaucoup posé de questions, les échanges ont été fructueux. Les photos sur le dernier débordement de l’Albenche en ont étonné plus d’un.

Avril 2023, l’Albenche est sortie de son lit (cliché B.Fleuret)
Avril 2023, l’Albenche est sortie de son lit (cliché B.Fleuret)

À la fin de la matinée, la venue des élus nous a donné la possibilité de rappeler tout l’intérêt que porte Kronos au patrimoine local, à son étude et à sa préservation.
Le repas de midi nous a été offert par l’association que nous avons remercié par l’intermédiaire de sa président Cécile Burgod.
Rendez-vous a été pris pour 2024.

Journées du Patrimoine 2020 : 19 et 20 septembre

Pour les Journées Européennes du Patrimoine, les samedi 19 et dimanche 20 septembre Kronos vous invite à deux visites guidées et gratuites :

  • Samedi 19 septembre à 14h et à 15h15
    Visite de l’église d’Albens, une vieille dame à découvrir
    Rendez-vous devant l’église
  • Dimanche 20 septembre à 14h et 15h15
    Promenade dans l’Albenche et histoire du village
    Se munir de bottes et bâtons. Annulée si pluie. Rendez-vous aux jardins de l’Albenche.

Inscriptions conseillées, en précisant la visite et l’horaire choisis : les places sont limités.
E-mail de contact : contact@kronos-albanais.org

journeespatrimoine2020

Promenade dans l’Albenche

Longue de 9 km, l’Albenche est une petite rivière dont le passé peut être suivi sur plus de deux millénaires. Ses crues, plus violentes et nombreuses à certains moments de l’histoire, n’ont pas empêché les hommes de s’établir très tôt sur ses berges (fin de la préhistoire, -500).

PlanAlbenche

La visite du dimanche 27 mai débute à l’endroit où le torrent de Pouilly rencontre l’Albenche. Cette dernière a pris sa source plus haut sur la commune de Cessens (à 650m d’altitude) et a reçu les eaux d’un grand bassin de réception (Cessens, Saint-Germain, La Biolle et Albens). C’est en arrivant à Albens que la rivière dépose de grosses quantités de terre, sable et pierres arrachées plus haut, formant ainsi un cône de déjection de 2 km de long sur 1,5 km de large. Dans l’antiquité, les Gallo romains y installèrent un village (vicus albanensis) dont il ne reste que quelques vestiges (voir le musée Kronos à l’Espace patrimoine).

PromenadeAlbenche1

Chaussés de bottes, nous sommes 25 à patauger dans le cours de la rivière qui en cette fin mai présente un petit débit. Nous allons la descendre sur près d’un kilomètre jusqu’au pont sarde qui permet à le D1201 de la traverser. C’est au long de ce trajet que nous allons nous intéresser à tous les aménagements, installations, constructions que les hommes, au fil du temps, ont placé le long de la rivière (scieries, ateliers, digues, lavoirs, ponts, grotte de Lourdes).

PromenadeAlbenche2

Première halte pour évoquer la scierie Bossu installée juste avant le pont de la Rippe appelé autrefois « pont de la scie ». Il ne reste qu’un petit bâtiment le long de la rivière mais on ne voit plus rien de toutes les installations d’autrefois (canal d’amenée, tourne et autres mécaniques). Le pont de la Rippe franchi, on évoque la pratique religieuse avec la copie de la grotte de Lourdes installée à proximité de la rive droite du cours d’eau. Réalisée dans les années 1930, elle prit la relève d’un petit sanctuaire qui était placé au bas de la Rippe et dont la statue se retrouve dans la grotte ainsi que quelques ex-voto dont un datant de la Grande guerre (voir livre « Se souvenir ensemble » publié par Kronos).

PromenadeAlbenche3

On aborde ensuite d’autres installations dont il ne reste que les bâtiments (atelier de mécanique, scierie). C’est l’occasion de rappeler que la force de l’eau fut longtemps, avec le vent, très utilisée par les hommes au risque de voir les fortes crues tout emporter. Ce fut le cas du Moyen-âge jusqu’au XIXème siècle, longue période durant laquelle, le climat étant devenu froid et humide, l’Albenche allait connaître des fureurs importantes. En voici certaines qui laissèrent des traces dans les archives.

  • La crue de janvier/février 1315 qui réussit à emporter les meules du moulin de la ville neuve d’Albens (construite à l’emplacement de l’actuel quartier du paradis à partir de 1296). Ces crues vont se répéter : 1305, 1307, 1315, 1318, 1320, 1322).
  • Au XVIIIème siècle, la rivière connaît toujours de telles crues. Nous sommes renseignés par le fait qu’elles menacent alors l’ancienne église (quartier du paradis, secteur du vieux cimetière). En soixante ans, pas moins de six crues majeures dont celle de 1756 pour laquelle le curé écrit ceci « Mardy passé du courant du mois de juin sur les 4h après midy il vint une inondation si forte fondre contre l’église, qu’elle a fait pour ainsi dire un précipice continuel le long du grand chemin tendant de Pouilly à Albens… Je crus l’église perdue, l’eau y entrait par la grande et la petite porte… ».
  • Avec les nombreuses crues du XIXème siècle nous pouvons comprendre le pourquoi de leur violence, particulièrement en hiver. Il neige sur le vaste bassin de réception ensuite un redoux pluvieux survient et tout déborde. Voici ce qu’un témoin relate pour la crue du 15 et 16 février 1812 : « Le ruisseau de l’Albenche, à la suite des pluies et de la fonte des neiges a rompu son lit à Pouilly et causé la plus grande partie du dommage à la grande route et à la route d’Annecy. Dans différents endroits, les chemins ont été coupés par les eaux ».

Notre exploration se terminera après avoir longé la grande digue en pierre achevée en 1914.
Elle prend la relève de nombreuses digues en terre édifiées tout au long du XIXème siècle jusqu’au pont sur la D1201 et mises à mal par la succession des crues.
C’est la dernière crue de 1910 qui provoque l’édification de l’actuel ouvrage en pierres de taille, qui protège encore le centre du village (l’église actuelle construite en 1866, le centre administratif édifié à la fin du XXème siècle sur l’emplacement de l’ancienne cure). Dans la masse de la digue on remarque des escaliers qui donnaient autrefois accès à un lavoir.

PromenadeAlbenche4

Nous franchissons la D1201 en passant sous le pont édifié à l’époque sarde, l’occasion d’admirer la qualité de l’ouvrage puis nous regagnons la terre ferme et retournons aux Jardins de l’Albenche. Une belle après-midi.